vendredi 28 juin 2013

Rêves éveillés

Quand je me suis réveillée en sursaut vers 3h du matin, tout était clair dans ma tête.
Je venais de rêver que tout s'expliquait, mon inconscient venait de me donner la solution à tous mes problèmes, et ce, en me rappelant une scène qui s'était déroulée durant mon enfance, avec ma mère et mes 2 sœurs. Sur le coup, ça avait l'air vachement clair, comme un casse-tête qui venait d'être résolu. Je volais et les scènes défilaient en-dessous. A mon réveil il me semblait que la scène clé avait vraiment existé, et je me disais que je devais noter tout ça. Malheureusement la fainéantise m'a rattrapée, je ne me suis pas levée pour chercher de quoi noter et ce matin à 7h15 j'avais tout oublié bien entendu. Par hasard je m'en suis furtivement rappelé dans l'après-midi. Je ne me souviens pas vraiment du rêve mais plutôt de l'évidence des 3h du matin, du "Bon sang mais c'est bien sûr", du "Eureka !" du ouf de soulagement d'avoir enfin compris quelque chose et de l'espoir d'être plus heureuse maintenant qu'un nœud s'était défait quelque part dans ma tête.
Mais ce nœud existait-il vraiment, mon inconscient a-t-il vraiment trouvé une solution à un problème sous-jacent dont je n'avais même pas conscience ou tout cela faisait-il partie de mon rêve ? Vaste question. Toujours est-il qu'une fois encore un rêve m'a procuré un certain répit et c'est pourquoi j'aime tellement mes rêves.

Sinon j'ai encore été victime du "I know it's over, and it never really began, but in my heart it was so real". Ainsi, alors que j'étais en train de tomber amoureuse d'un ami et que je venais de l'avouer à mes amies, d'autres potes (relous) ont monté une vaste comédie qui consistait à faire venir cette personne à mon travail et de la faire passer pour mon mec. Et là, tout le monde se dit "Mais what the fuck ?!"
C'est aussi ce que j'ai pensé en le voyant, puis en le laissant me faire un bisou sur la joue avant de prendre la pochette qu'il me tendait en disant "Tiens, tu as oublié ça en partant ce matin". En un quart de seconde je saisis vaguement le truc et entre dans le jeu, toute contente d'agir comme sa copine : j'étais en train de vivre un doux rêve, en couple pendant quelques minutes. Juste le temps d’atterrir puis d'être confrontée aux autres. Et là, la descente aux enfers : l'incompréhension, l'obligation de me justifier, le sentiment d'avoir été prise pour une marionnette, un instrument d'une vaste comédie dont les tenants et les aboutissants étaient un mystère pour moi. Ah oui, car il paraît que c'était censé être "drôle", le problème c'est que je ne comprenais pas en quoi ça l'était. Et surtout que je l'ai, au final, super mal pris. C'est si drôle que ça de penser que je puisse être avec un mec ? Et si impensable d'envisager que ce pourrait être avec lui ?
En l'espace de quatre heure, je suis passée par toutes les émotions : la joie, l'incompréhension, la honte, la déception puis le désespoir. En quatre heure j'ai pris conscience que j'étais en train de me faire de gros films. On a juste pris un énorme marteau et brisé tous mes rêves en mille morceaux et je vous assure que c'était violent. Une claque, une rupture sans histoire d'amour, c'est quand même exceptionnel !
Après une journée de dépression, aux bords des larmes, je me suis enfin relevée, j'ai eu le courage de leur en vouloir et de m'exprimer. Et depuis ça va beaucoup mieux. Un mal pour un bien.
Et maintenant qu'il n'y a plus grand chose d’ambigu entre mon "ami" et moi, je peux enfin me lâcher, et s'il voit enfin que je suis une fille formidable et qu'il est en train de passer à côté de quelque chose de cool, il vaudrait mieux qu'il rampe à mes pieds histoire de se faire pardonner de cette blague de merde.

Comme quoi en matière de rêves, il vaut mieux laisser la nuit se charger d'écrire les scénarios.


samedi 11 mai 2013

Un mari et un mojito

Cette nuit, je ne voulais pas être seule alors j'ai demandé à mon cerveau de me fabriquer un gentil rêve. Cette nuit, je voulais la passer avec quelqu'un et mon vœu a été exaucé.
Est-ce le hasard ou suis-je enfin passée maître dans l'art de contrôler mes rêves ? Cela fait en effet des années que je prends un véritable plaisir à me souvenir de mes rêves, à les attendre avec impatience, à tellement me dire "chouette, cette nuit je vais vivre des aventures" que généralement au réveil je me sens bien. Il m'est arrivé une fois de souffrir dans mon rêve, mais je savais que c'était réel, je sentais que mon corps était douloureux (mon pyjama était remonté et entortillé sur mes jambes au point de me couper la circulation) alors, toujours dans mon rêve j'ai hurlé pour me réveiller, je criais "au-secours, réveille-toi !!!", je me demandais d'ouvrir les yeux mais rien à faire, je souffrais de plus en plus et n'arrivais pas à me sortir de là, c'est comme si j'étais enfermée dans mon corps inerte. La situation s'est enfin arrangée quelques secondes après quand j'ai enfin pu soulever mes paupières et rétablir la bonne circulation sanguine dans mes membres.

Cette nuit j'ai donc rêvé que je me mariais... avec Norbert de Top Chef. Deux fois en plus ! La première, sur la terrasse de la maison de mes parents, je ne trouvais plus mes chaussures et j'étais en panique quelques minutes avant la cérémonie. En plus je n'avais préparé aucun discours, lui non plus vu la façon dont il bafouillait. Je crois que ma mère n'était pas très ravie de cette union et faisait un peu la gueule. Moi j'étais sereine car je savais que dernière son air de clown bourrin se cachait quelqu'un de sensible et qu'il prendrait soin de moi quoi qu'il se passe. Voilà ce que je cherchais en fait, un type avec qui je me sentirai plus ou moins en sécurité. Notre union sur la terrasse était-elle une répétition car plus tard, rebelote mais dans une grotte cette-fois-ci. Bizarrement j'étais là en premier et on l'attendait. Il est arrivé, s'est dirigé vers un des murs de la grotte, a posé ses deux mains dessus, puis a fait de même avec le mur opposé avant de s'avancer vers moi et de serrer mes joues entre ses mains de cuisinier. Je crois qu'il a sorti une blague qui était maladroite, mettant l'assemblée mal à l'aise. Après un discours de sa part dont je ne me souviens pas mais qui ressemblait à des justifications nous sommes sortis de la caverne (mariés ?). Je sais ensuite que je suis allée au bar, que j'ai commandé un mojito pour fêter ça mais qu'ils n'en servaient pas. Alors j'ai pris tous les ingrédients et je me suis fait mon petit mojito moi-même, la menthe, le sucre, le rhum, la glace pilée, le Perrier. J'ai goûté et remarqué que j'avais oublié le jus de citron vert, que j'ai rajouté. Et là c'était l'extase. Me voyant dans cet état de presque jouissance, mon nouveau mari a grogné et fait la gueule, jaloux de l'effet qu'un simple mojito pouvait avoir sur moi.
Peu importe le mari, pourvu qu'il y ait l'ivresse...

Je me suis réveillée. 



samedi 4 mai 2013

Avec un quart de lambrusco s'il vous plaît

"Haha, je le voyais gros comme une maison que tu allais finir par me dire ça !" a triomphé une de mes amies strasbourgeoises avec laquelle j'ai l'habitude de me faire un resto italien à chacun de mes retours en Alsace. "ça" c'est le fait que j'aurais dû me mettre en couple avec F. il y a dix ans, quand nous étions tous deux en Terminale et que nous nous sentions bien ensemble. "ça," c'est que j'aurais dû me lancer plutôt que de faire la timide et d'ignorer froidement tous les signaux qu'il me faisait subtilement parvenir. Trop subtils pour être sûre de moi peut-être.
Bref, "ça" ne s'est pas fait, et dix ans et quelques péripéties plus tard, je suis célibataire et lui, en couple et heureux même si ce n'est pas moi que suis à ses côtés. Et pourtant, à l'époque, "tout le monde" pensait que nous étions faits pour nous entendre. Mais je ne me sentais pas prête et j'avais peur.
Maintenant je n'ai plus peur mais c'est trop tard. Enfin, je suppose que s'il a réussi à être heureux sans moi, je pourrai aussi être heureuse sans lui. "Il faut dire que tu es difficile" me disait-il, lorsque nous nous sommes vus tous les deux pour une balade en forêt après une pizza et un quart de lambrusco.

 Alors en attendant je m'entretiens physiquement pour ne pas faire celle qui se laisse aller. Je m'entraîne à sourire et à feindre l'intérêt en soirée. Je m'autorise des petits flirts dans les bars dansants même si j'envoie chier les gens au moment où ça risquerait de devenir trop sérieux.
Je continue à faire du sport, je me suis mise au jogging. J'ai l'impression que c'est un truc de presque trentenaire, comme le vin en soirée. Comme les premières rides d'expression, les lendemains de cuite difficiles et les amis qui font des gamins.
Toujours un peu de natation de temps en temps, même complètement crevée, au bout du rouleau et avec une quasi bronchite. Chaque inspiration en crawl t'arrache une grimace et la première demi-heure est plus que laborieuse puis les endorphines sont libérées et tout va bien, la fatigue s'envole et l'apathie ne se fait plus sentir. Je ne pense plus au boulot, je ne pense plus à rien : magnifique.

Plus ça va, plus j'ai l'impression d'avoir choisi de travailler avec des adolescents pour partager un peu de ce que j'ai loupé moi-même à cette période charnière de la vie, trop mal dans ma peau et dépressive pour en profiter pleinement : les premiers émois, les premières histoires de cœur, les premières découvertes... Je reste quand même un peu jalouse car ce n'est pas moi qui vis tout ça, je reste spectatrice comme je l'ai toujours été. C'est quand même beau, ce moment où un ado quitte l'enfance et prend conscience du monde qui l'entoure. D'accord, souvent cela se passe plutôt mal : appareil dentaire, boutons, corps trop gros ou trop maigre, jamais comme il faut. Mais j'ai envie de leur dire, "ça passera, regarde, tu vas bientôt être beau et je t'envie de pouvoir vivre ça". Il ne sont d'ailleurs pas tous affreux, certains sont même déjà plutôt bien développés pour leur âge et font un peu plus vieux, ce qui dans certaines circonstances peut être un peu troublant.
Bientôt 10 ans que j'ai passé le bac, les premiers élèves que j'ai eus dans mon collège de banlieue le passent en fin d'année. Ces veinards auront la chance d'évoluer tandis que je baignerai toujours dans les hormones adolescentes que mes élèves m'enverront dans la face à longueur de temps ces quarante prochaines années.
Ceci dit, je ne les envie pas non plus tant que ça, c'est chouette aussi d'être adulte, de boire du thé, des mojitos, d'aller dans une salle de gym et d'écouter du jazz sans mépris mais avec un verre de lambrusco.


dimanche 2 septembre 2012

C'est pas drôle

L’autre nuit, j’ai rêvé que j’étais drôle. Irrésistiblement drôle. Tellement spirituelle que l’homme de ma vie (celui qui ne le sait pas) riait à gorge déployée et tombait petit à petit sous mon charme, comme moi-même j’ai succombé au sien lorsque, voulant me consoler de ma mélancolie chronique, il m’avait prise dans ses bras pour me transmettre ses « ondes positives ».
Au réveil, piètre constat, je n’étais pas plus rigolote que la veille.
Tandis que la rentrée approche, je savoure les derniers rayons du soleil sur mon balcon, un bouquin dans une main, une tasse de café dans l’autre. Oui car depuis que j’ai découvert les joies du café décaféiné, j’y suis devenue accro. Je peux dorénavant en siroter toute la journée sans être à deux doigts de faire une crise cardiaque, toute palpitante et tremblante en fin de journée. Je suis d’autant moins palpitante que je me suis allumé un petit joint pour aider à couler les quelques heures qu’il me reste avant de me « préparer » à rejoindre des amis pour un barbecue. Effet immédiat de la drogue : au bout d’une page je repose le livre et agrippe mon ordinateur pour écrire. Le soleil commence à disparaitre derrière l’immeuble.
Je me contorsionne pour laisser les tous derniers rayons effleurer le sommet de mon crâne mais il faut que je me fasse une raison : l’été est bientôt fini, les vacances aussi.
Je reprends une tasse de café et rallume mon mégot. Il faut que je me « dépêche » car je dois encore aller acheter quelques merguez au supermarché. 
D'ailleurs "il" n’a définitivement pas répondu à mon message ce mufle. Je ne comprends pas ce qui s’est passé, j’étais tellement saoule que j’ai très bien déblatérer tout un tas de conneries, monopolisant la parole et riant bêtement ce qui a dû me faire passer pour la pire des gourdasses.
Après m’être torturé l’esprit pendant un mois, j’arrive peu à peu à oublier ma déception même si je reste convaincue que de tous les hommes que j’ai croisés, c’est celui-ci qui se rapproche le plus d’une certaine idée de « Celui qui pourrait éventuellement me rendre heureuse ». Oh je suis lucide, si on veut être heureux il vaut mieux compter sur soi-même mais tout de même…
Bref, je me pointe encore à moitié défoncée et bim, je tombe sur lui. Salut, salut, la bise, ça va ?
Était-ce les effets de la drogue, l'ambiance de la soirée qui m'agaçait, les discussions stériles autour du nombre de jours sans baiser des instigatrices de la soirée (54 si vous voulez savoir, et elles en font tout un plat !), le froid, l'impression de ne pas être à ma place ici, de ne pas avoir su retrouver les amis que j'avais en Alsace, le complexe de ne rien avoir d'intéressant à dire, le constat de mon échec à tenter d'aborder des gens, bref, je ne sais pas ce qui s'est passé mais j'étais totalement éteinte. A vrai dire j'ai fait la gueule toute la soirée, j'ai rien réussi à dire de marrant ni d'original. Que dalle, le néant.

J'ai quand même pu observer qu'en société, "il" en faisait quand même un peu too much. Trop de vannes pour faire des vannes, trop de tendance à faire l'original. Ma déception a un peu compensé mes remords et ma rancœur. C'est pourquoi tout à l'heure, alors que je lui ai envoyé un message instantané sur facebook, je n'ai rien ressenti lorsqu'il n'y a pas répondu. Je n'ai même pas envie de savoir s'il l'a effectivement reçu. Je me dis juste que, comme l'autre soir chez moi, comme mon humour dévastateur dans mon rêve, ceci n'est pas vraiment arrivé. Quelque-chose se fout de ma gueule et c'est pas drôle.
 

dimanche 8 juillet 2012

recherche de ressemblances

Cela fait quoi, 4-5 ans que je tiens ce blog. C'est dingue comme le temps passe vite. Je ne sais même plus comment mes premiers lecteurs sont tombés dessus. Maintenant je sais pourquoi il n'est plus lu : je l'ai abandonné pendant un long moment.
Je viens de relire certaines de mes notes et j'avoue que leur "qualité" me surprend, mais on ne peut pas être géniale à chaque fois. N'empêche, j'ai bien fait de conserver ces écrits : cela m'a permis de me rappeler de certaines anecdotes, de quelques réflexions que je me faisais à l'époque. Et surtout avec le recul je peux maintenant dire qu'il y à 2 ans je déprimais carrément : fatigue chronique, apitoiement, résignation... Jeudi soir, en discutant avec 218 de Matt Elliott, je me souviens lui avoir dit "Oh, c'est de la musique vraiment déprimante. Ça aussi c'est déprimant : j'écoute beaucoup de choses tristounettes, d'ailleurs il faudrait quand même que je sorte de cette mélancolie permanente et de tous ces machins déprimants." Comme si je pouvais décider que maintenant ça suffisait, j'en avais fait assez, je m'étais assez détestée, assez vomie, assez auto-dévaluée, assez rabaissée. 
En me regardant ce midi dans le miroir de la salle de sport je me suis dit pour la première fois "ça va". D'accord, je ne suis pas parfaite, j'ai quelques asymétries flagrantes qui me complexent fortement et d'autres défauts mais ça fait aussi mon originalité... Et avec les années je m'aperçois que bien des choses se dégradent encore. Alors il serait enfin temps d'arrêter de se plaindre et de se sentir un peu jolie car à ce rythme-là qu'est-ce que je vais dire dans 20 ans ?
En ce moment, ma meilleure amie d'il y a un an me file entre les doigts, je ne la reconnais plus, elle a quitté son mec et se comporte désormais comme la pire des pétasses allumeuses. Elle a changé sa garde-robe, perdu 10kg, s'est acheté des chaussures à talons vertigineux et ne s'habille plus qu'avec des robes très moulantes et très courtes. De plus, elle enchaîne les sorties à la recherche de coups d'un soir, va picoler et danser jusqu'au bout de la nuit. Alors à côté je complexe, je me dis merde, c'est ça la norme ? Il faut que je me sape comme une pute pour attirer l'attention ? Marre de passer pour la meuf pas fun qui préfère rester chez elle devant la télé que de sortir entre filles.
Heureusement j'ai fait la connaissance d'une autre fille plus dans mon style, celui de la "fille sage mais cool". J'ai donc compris que ça ne servait à rien de changer, que la force c'était de s'assumer tel que l'on est, et si tous les gens autour ne comprennent pas ça ou ne sont pas sur la même longueur d'onde, fuck off, on s'entoure d'autres gens qui nous ressemblent d'avantage.
Chercher des gens qui nous ressemblent plutôt que de chercher à ressembler à des gens, c'est ça avoir de la personnalité !
Et si 218 ne répond pas à mon message (oui car je lui ai finalement écrit à 3h du mat, sur les conseils d'une amie), je ne vais pas en faire une maladie. Et s'il n'est pas du tout intéressé c'est pas grave, je ne vais pas me torturer pour ça. J'aurais essayé, basta !

C'est décidé, à partir de maintenant je vais m'aimer un peu.



218

J'ai revu 218. A un apéro que j'ai organisé chez moi, une sorte de mini crémaillère où heureusement nous ont rejoins une bande d'amis d'une amie, celle chez qui on avait fait cette fameuse soirée déguisée.
On a papoté sur mon balcon, j'avais les pieds nus et trempés car le sol était encore mouillé, l'eau remontait par capillarité le long de mon vieux jean mais je m'en foutais car j'étais déjà bien pompette. On a parlé de drogues, de nos expériences respectives. On a aussi parlé de Brassens, et après je ne me souviens pas. J'ai parlé de Matt Elliott, il a regardé mes CDs, on a parlé de chaîne Hifi et plus personne n'existait autour de nous. Pourtant il devait y en avoir du bruit, vu qu'on était une dizaine dans un 28m² et, tous profs en plus (donc atteints du syndrome "je parle fort sans m'en rendre compte"). Sourire complice de mon amie, elle m'a dit "Je savais qu'il te plairait !"
C'est marrant mais ça faisait longtemps que je n'avais pas parlé avec autant d'aisance à quelqu'un. Quelqu'un dont je me disais "Bordel mais c'est quoi ce look à la con ? C'est quoi cette moustache ?"
Quelqu'un d'original qui cumule de nombreuses qualités : drôle, sportif, bien élevé, guitariste (hey !), décalé, un brin aventurier, ouvert.
Alors POURQUOI, je dis bien POURQUOOOOOOII faut-il toujours que je fasse des rencontres potentiellement intéressantes juste avant de me barrer 2 mois chez mes parents ?! L'autre souci c'est qu'apparemment je ne suis pas la seule à avoir eu un "coup de cœur" car tels étaient les mots exacts de ma collègue d'Anglais quand elle m'a parlé de lui après la soirée pub. Et ça me fait chier d'entrer dans une quelconque compétition.
De toute façon je ne sais même pas si compétition il peut y avoir. Pour l'instant j'attends un signe de sa part. C'est vrai quoi, j'ai fait le premier pas, je l'ai ajouté comme ami sur fb.
Et depuis j'attends. En faisant défiler toutes ses actualités, ses photos, tout en ayant en tête "Mais qui qui qui sont les Snorkys... qui qui qui sont les Snorkys..." je ne sais pas, ça n'a aucun rapport mais ça me trotte dans l'esprit depuis un moment.
En attendant ça ne sert à rien d'entreprendre plus car lui aussi quitte Paris cet été. Donc bon...
Et puis une fois de plus je m'enflamme pour rien.
Et une fois de plus je vais à la chasse et je perds ma place.
Tout ça pourquoi ? Par peur de se ridiculiser ? De se prendre une claque ? De passer pour la nana morte de faim ? De toute façon que puis-je faire, je ne le verrai pas physiquement avant un bon bout de temps, et c'est pas le moment d'envisager un rencard alors que je ne l'ai croisé que 2 fois en tout et pour tout même si on a bien bavardé.
Je pense que je vais attendre en double-file donc. Avec mes warnings. Sans plus.

samedi 23 juin 2012

On change la forme mais pas le fond

Parce que je m'ennuyais, j'ai déménagé. Changé la forme.
Et d'un coup me sont tombées dessus tout un tas de galères et de contrariétés. J'ai d'abord sombré puis me suis calmée. Il fallait juste régler les choses les unes après les autres. Oh, tout n'est pas fait. Cette semaine j'ai entendu plusieurs fois "On ne va pas vous laisser tomber". En attendant, le temps est passé à une vitesse folle, mes priorités sont devenues toutes autres, j'ai couru un peu partout, je me suis épuisée.
J'avais besoin que ça bouge je crois. Changer d'air, faire peau neuve en quelque sorte. Besoin de soleil, envie de lumière, de lézarder sur un balcon exposé plein sud, de cramer sur des dalles de plastique, noires donc brûlantes, ramollissant inévitablement sous la chaleur.

Hier soir je suis allée à une soirée à thèmes organisée par la bande des profs d'EPS, les inexorables fêtards. Il fallait venir déguisé en publicité. J'ai débarqué en La Laitière : je m'étais cassé la tête (voire le porte-monnaie) à trouver pile poil la bonne tenue, la chemise jaune moutarde avec les manches retroussées, la jupe bleu foncé, une écharpe blanche nouée dans les cheveux, c'était très réaliste. Réaliste au point que j'ai failli repartir avec le bonhomme Cetelem. Pourquoi failli ? Parce que d'après mes souvenirs, Cetelem était loin d'être célibataire. Ou alors il venait de se disputer avec son amie mais je n'ai pas vraiment envie de ramasser les morceaux.
Alors j'ai fait un câlin réconfortant à 218 qui m'a souhaité plein de belles choses, beaucoup d'amour et d'être heureuse et tout et tout. Je ne sais pas si c'est l'attention ou les 10 verres de punch que je m'étais enfilés ou encore le ras le bol de l'attitude résignée que j'ai depuis longtemps adoptée mais ça m'a un peu soulagé. Avant que Cetelem ne me raccompagne et se goure de prénom en me disant au revoir....
Un petit soupir.  On s'était pourtant déjà croisés plusieurs fois, à vue de nez je dirais au moins 3 ou 4 fois. Je ne relève pas l'erreur. Il faut croire qu'avant d'être déguisée j'étais bien transparente. Faut-il que je me montre systématiquement avec une bouteille de lait sous le bras pour qu'on prête attention à moi ?

J'aimerais profiter du soleil mais le ciel se couvre. J'ai froid dans ma défroque de Laitière que j'ai en partie revêtue à nouveau ce matin après avoir dormi 4h.
Il faudrait que je fasse un grand ménage, que je nettoie le frigo et que je passe à la laverie du coin, en rade de lave-linge depuis maintenant 4 semaines mais pour l'instant je n'en ai pas le courage. Je repense à Cetelem, je me dis "pourquoi es-tu si fière, si attachée à une morale qui semble bien désuète au vu du comportement de mes amies célibataires ou non". Je n'aurais pas pensé un jour connaître autant de gens qui ont des "plans cul".
Et puis je songe aussi à Malabar, je me dis, t'es vraiment conne, toi qui râlais de ne pas avoir communiqué avec lui au ski, voilà une occasion en or et tu passes encore une fois à côté. Mais à force de l'observer j'ai constaté qu'il était pareil que moi et que ça pose un gros problème : toujours fourré dans les jupes de ma pote car il ne faisait pas l'effort d'aller vers les autres invités. Et puis je n'avais rien à lui dire. Déguisée, j'ai encore changé la forme mais pas le fond.

Bref, ce n'est encore pas hier soir que la Laitière a dévoilé son secret : elle est rentrée seule chez elle à 3h du matin pour aller touiller sa mousse au chocolat et s'enfermer durant tout le week-end. Loin des autres. Loin de Cetelem, de Malabar et du gentil 218 qui aura perçu un brin de mélancolie dans son sourire et qui aura tenté de lui transmettre quelques ondes positives et réconfortantes. En fait c'est tout ce dont elle avait besoin : un gros câlin.

lundi 27 février 2012

Fonce !

"Alors si je peux me permettre de te donner un conseil c'est : oublie que t'as aucune chance, vas-y, fonce ! On sait jamais, sur un malentendu ça peut marcher." On l'aura reconnue, cette réplique ultra célèbre est tirée des Bronzés font du ski. Ce n'est que très récemment que j'ai pris conscience qu'il fallait décidément que je m'en inspire. Après avoir laissé filer plusieurs fois des coups de cœur par pure timidité ou plus vraisemblablement par complexe d'infériorité, j'en ai marre. J'en ai ma claque de me dénigrer et de me dire que je n'ai aucune chance, que de toute façon c'est perdu d'avance.
Partie au ski avec des amis dont un célibataire prof de sport ultra mignon, je me suis encore une fois effacée, je n'ai fait absolument aucun effort dans mon apparence alors que mes deux amies pourtant non célibataires étaient soigneusement maquillées et pomponnées 24h/24.
Je n'ai pas réussi à être drôle, en plus j'ai fait chier tout le monde à râler parce que j'étais morte de trouille sur les pistes et que je n'osais pas descendre certaines pistes bleues. Je n'ai pas réussi à trouver de sujet de conversation, tout d'un coup je n'avais plus rien à dire.
Bref, au retour je discute avec ma meilleure amie et on parle dudit beau gosse. Je lui avoue que je n'ai pas été indifférente à son charme mais que c'était placer la barre trop haut. "Détrompe-toi" a-t-elle répondu, "t'as une mauvaise image de toi, c'est pas du tout inenvisageable. Tu as tâté le terrain un peu ? Tu sais, si tu attends de te faire draguer tu peux attendre très longtemps..."

Depuis je me répète inlassablement la phrase des Bronzés "Oublie que t'as aucune chance et fonce !". Ceci dit je lui ai parlé vite fait sur facebook, bien décidée cette fois à lui montrer toute la subtilité du mon humour ravageur (...) Mon petit cœur tout palpitant, j'avais en tête toutes les photos de son profil, que je regardais encore et encore tout en me répétant "Sur un malentendu, sur un malentendu...". Bref, j'engage la conversation et là, il reste très poli, très froid et me coupe complètement dans mon élan en m'envoyant gentiment chier avec un "Passe de bonnes fin de vacances alors", terminant ainsi brutalement la pauvre ébauche de conversation que je tentais de mener à bien.
Sur le coup j'étais un peu vexée mais ça m'a quand même fait sourire : au moins le message est clair. Bam dans ta faaaaaaaace ! Même pas un "à bientôt peut-être" (j'en demande trop ?) ou un "à un de ces quatre". En plus la conversation démarrait à peine, je ne m'y attendais absolument pas à celle-là. Encore un "bon, je dois te laisser, à plus !" m'aurait comblée.
Bref, c'est drôle. Me faire envoyer chier ça me fait sourire. Au pire je pourrais dire "je le savais", au mieux "j'aurais tenté".
Enfin, c'est un peu comme sur les pistes de ski, à un moment t'arrêtes juste de réfléchir et tu te dis "Allez, on va dire que je peux le faire et puis au pire je me casse la gueule, j'ai l'air ridicule 5mn et après ça passe..."

Voilà me résolution pour 2012 : arrêter de geindre et y aller.


dimanche 29 janvier 2012

Un rêve étrange et pénétrant

Incroyable mais vrai, j'ai pris goût à ces soirées où on va "danser" sur de la musique de merde, des morceaux qui pourraient faire partie d'une compil "Tubes 2011". Je ne parle pas de danser en boîte. Je parle de danser dans des "bars discothèques" ou encore chez des potes.
Je crois que je suis retombée quelques années en arrière, que je me paye l'adolescence que je n'ai jamais eue, trop rejetée et dépressive que j'étais pour pouvoir découvrir les choses que l'on est censé expérimenter à cet âge. J'apprends à devenir coquette, à faire un peu mieux attention à moi même si je ne maîtrise encore absolument pas le véritable art du maquillage. J'ose mettre une jupe sans penser qu'on va se moquer de moi car je n'en porte jamais... Je me force un peu plus à sourire, à commander des cocktails hors de prix et payer 27 € les trois verres avec ma CB. J'apprends à ne plus être blessée (mais blasée) lorsque le beau mec de service vient systématiquement parler à l'amie avec qui je suis sans me jeter un seul regard.
Néanmoins je ne peux m'empêcher, quand je commence à être sérieusement pompette ce qui arrive systématiquement lors de ces soirées, à faire ma cynique. "Heyy vas-y on traverse toute la salle (comblée de chez comblée) en diagonale, en remuant et en faisant chier tout le monde : au passage on renverse de notre cocktail hors de prix partout !!" Oui, c'était drôle.

Beaucoup de fatigue en ces temps d'attente des prochaines vacances scolaires et les week-ends passés à dormir peu et à récupérer des gueules de bois n'arrangent rien.
Mon passage dans la vie adulte est fascinant. Désormais je ne bois plus de bière mais du vin et des cocktails. Je vais manger chez des amis, je fais régulièrement du sport, j'apprécie un bon restaurant. Je pars en vacances "à la neige" pour la première fois de ma vie. Toujours seule mais plus entourée que jamais, j'ai enfin envie de profiter, de m'ouvrir un peu et pour cela, envisage presque sérieusement de me mettre en colocation, comme les 3/4 des gens que je connais qui vivent près de Paris.
Mardi soir j'ai encore fait ce fameux "rêve étrange et pénétrant", ce rêve dans un rêve : celui que j'étais amoureuse d'un garçon que j'avais rencontré chez une amie. Dans mon rêve, on avait passé la soirée ensemble en tout bien tout honneur puis je m'étais endormie chez lui et j'avais rêvé que je l'aimais et qu'il m'aimait. Toujours dans mon rêve, je me réveillais avec une sensation de bonheur, d'apaisement voire d'espoir même si je savais que ce n'était qu'un rêve. Ensuite je me suis vraiment réveillée et ce sentiment a perduré encore quelques minutes.
Cette nuit, pour une fois, j'ai rêvé non pas que les élèves m'empêchaient de faire cours, mais que je n'arrivais pas à rejoindre ma salle, que je m'étais perdue dans le collège qui, en travaux, ressemblait à un véritable labyrinthe avec des escaliers de partout qui ne suivaient aucune logique. Je devais rejoindre le 2è étage mais aucun escalier n'y allait directement : du premier il fallait monter au 3è, traverser des couloirs, redescendre ensuite. Le temps passait de plus en plus, tout le monde était en classe sauf moi et ma collègue qui m'accompagnait. Je trouvais ça un peu gênant mais je crois que je m'en foutais un peu ce qui reflète bien ma nonchalance actuelle face au travail. J'ai aussi rêvé que je n'arrivais pas à trouver la bonne vidéo que je devais passer aux élèves sur mon ordinateur, et que je n'arrêtais pas de mettre le même extrait qui n'avait rien à voir avec le sujet. Un de mes élèves présent ressemblait à Clark Kent, grand, fort, carré. Cela devait être un lycéen mais en tout cas nous avions une "relation" je crois. D'ailleurs je me souviens que dans mon rêve je m'étais vantée auprès de mon amie d'avoir eu "Superman dans ma bouche il y a 15 mn". Amis de l'inflation bonsoir.