dimanche 17 janvier 2010

in the mood for...

Écouter du rap et avoir envie de pleurer. Revoir La Haine et avoir envie de sauter du balcon. Pourtant jusqu'ici tout va bien... En plus j'ai presque arrêté de fumer. Un peu comme tout le monde au collège.
Je croyais justement être d'excellente humeur, j'avais l'impression d'être épanouie, d'avoir réussi à déconnecter un peu du boulot, et puis au fil d'une conversation au téléphone j'ai commencé à pleurer quand je me suis aperçue que je n'avais pas super bien assuré face à un gamin qui m'avait bousculée dans la cour de récréation. J'aurais dû lui passer un savon et je lui ai à peine fait une remarque.
Je passe mon temps à me remettre en question et à m'autoflageller et ça me détruit. Je me torture, j'ai du mal à me débarrasser de cette vieille angoisse. Et pourtant je vais finir par m'y habituer comme je m'habitue aussi à mon "clapier" et comme je m'habitue à jouer les femmes au foyer toute seule quelques jours par semaine. Ménage, lessive, courses, bouffe, télé, verre de vin. Mais plus j'attends et moins il se passe quelque chose. J'aime mon indépendance mais j'aimerais bien la vivre à deux. Certes c'est une utopie. Je suppose que mon double parfait n'existe pas et qu'il ne me suivra jamais aussi bien que mon ami imaginaire qui me tient compagnie partout et qui est toujours d'accord avec moi. Tandis que je suis écrasée par la fièvre et les nausées dans mon lit, une de mes sœurs se fait charcuter à l'hôpital et mon autre sœur passe l'Agrégation de lettres classiques. Le médecin m'ordonne de manger mais rien que l'idée d'ouvrir le frigo me donne la gerbe. Voir cette bouteille à peine entamée de Chianti me retourne l'estomac. Je crois qu'il va me falloir un long moment avant de pouvoir boire du vin rouge. Ce serait peut-être l'occasion d'en profiter pour arrêter l'alcool (mouahaha).
J'ai toujours rêvé que ma vie ressemble à cette vieille pub pour l'huile d'olive Puget, vous savez, celle où l'on voit une belle et fraîche jeune-femme en jupe qui pédale sur son vélo, quelques pins, la mer, le soleil, les cheveux dans le vent, sa culotte blanche et sur le porte-bagages une bouteille d'huile d'olive dans un panier entre des légumes bien colorés (et en fond "Touuuuuut l'amour que j'ai pour toi ouap douap-douap-douap"). On entendrait presque les grillons.
Je ne sais pas, j'ai toujours assimilé cette image à la définition d'un certain bonheur. Ce qui semble très paradoxal car pour ainsi dire j'ai passé plus de temps dans des endroits glauques la nuit toute de noir vêtue et je n'ai jamais vraiment porté de jupe. Un jour j'ai effleuré du doigt la très hypothétique perspective de m'installer avec quelqu'un. Pour dire la vérité, j'ai seulement passé 48h sous le toit de la maison de ses parents (sans ses parents bien sûr !) avec plein de gens qui squattaient là aussi (de vieux amis et des gens rencontrés la veille au soir). On me prenait pour la "maîtresse de maison" et j'adorais ça. C'est à peine si j'avais entrepris d'arroser les plantes... Mais au final je l'ai imaginé lui, complètement défoncé un matin et devant, encore tout tremblotant et le ventre vide depuis 24h, amener les gosses à l'école, et là j'ai eu comme un doute alors j'ai fini par me barrer.Seule et sans gosses.
Et depuis j'attends. Alors parfois je me trimballe avec un anneau en fer au doigt, ça me fait une compagnie rassurante.

Et NON je n'ai pas l'intention de demander à mes amis de trouver une maison à ce putain de pingouin solitaire qui a pointé son cul dans ma ferme virtuelle ! (cf notes précédentes)