vendredi 30 mai 2008

Admissible

Il y en a qui préfèrent rester chez eux, le site Publinet pour fond d'écran, à appuyer sur F5 toutes les cinq minutes pour réactualiser la page.
Il y en a d'autres qui continuent à aller en cours comme si de rien n'était, histoire de s'occuper l'esprit. Moi je fais partie de cette deuxième catégorie de personnes : les anxieux fatalistes. Les gens qui angoissent en silence en préférant penser que tout est déjà joué de peur d'être déçus.
Des fois mieux vaut ne pas savoir. Vivre dans le doute ne m'a jamais gêné. Une vie à base de "peut-être" "pourquoi pas" et "on verra bien".

S. pose affectueusement sa main sur ma nuque, m'enserrant doucement le cou tandis que je fixe mes pieds. Les gouttes de pluie claquent dans les flaques où stagne encore l'eau du dernier orage, et pourtant je suis en débardeur. Mais j'ai un parapluie et pas lui. Je pense à la chanson de Brassens. Mon épaule droite est humide parce que le parapluie est trop petit, et mon épaule gauche est collée contre son bras nu parce que le parapluie est trop petit. C'est certes agréable mais j'efface tout de suite l'hypothétique micro-espoir qui germe dans ma tête.

Un coup de fil de ma sœur auquel je ne réponds pas, ce n'est pas le moment : laisse-moi rêver éveillée encore un peu. Puis mes parents tentent de me joindre.
Tu es admissible qu'ils me disent.
Un autre SMS tombe. Toujours la même nouvelle. Deux sources différentes, ça ne peut être une erreur. Une bonne et une mauvaise nouvelle à la fois : la mauvaise c'est que du coup je ne pars plus en vacances et qu'il va falloir se remettre d'urgence au boulot, et ça ne va pas être de la tarte vu le retard que j'ai pris ; et la bonne c'est que même si je me plante j'aurais vécu ça une fois, je saurais comment travailler et m'améliorer pour peut-être réussir la prochaine fois.

S. est aussi admissible. Ça me fait plaisir pour lui. En marchant côte à côte sous la pluie on ressemble à deux personnes heureuses et soulagées pour la même raison. Je ne m'y attendais pas. Je sais que c'est loin d'être gagné mais je sens poindre une nouvelle sorte d'hypothétique micro-espoir que je ne connaissais pas encore.




mercredi 28 mai 2008

Merci pour

Il ne faut jamais me laisser à moitié bourrée face à un livre d'or, et surtout pas avec un stylo dans la main droite. Ils auraient dû le savoir pourtant... Enfin non, ils ne me connaissent pas encore assez.
Toujours est-il qu'après ça donne n'importe quoi et qu'entre deux commentaires affectueux et bien pensant de la part d'ancien collègues tous présents à ce pot d'adieu, il y a quelques lignes totalement hors de propos écrites à la va-vite par une étudiante. Un livre d'or à presque 50€ merde ! A
vec la couverture en cuir usé genre vieux grimoire, et il faut que j'y foute ma merde au bic noir.
Ça commençait bien pourtant :
  • Merci pour
furent mes premiers mots. Ensuite j'ai bloqué. Le stylo en l'air, le cerveau anesthésié par tout le crémant. Merci pour quoi au juste ? Merci pour tout ? Non c'est trop naze, Merci pour votre patience, quelqu'un l'avait déjà marqué. Merci pour tout ce que vous nous avez appris, en même temps c'est son boulot....
C'est dingue, pourtant j'en écris des choses sur ce blog, et là je coince bêtement sur un livre d'or où il suffit juste d'écrire des banalités mielleuses...

Au bout d'un moment, le regard des gens autour de moi finit par être attiré par mon bic noir toujours en lévitation, et mon air ahuri, telle un élève de cinquième devant une équation du troisième degré. On s'approche, on m'entoure même, on lit par-dessus mon épaule, riant de ma situation désespérée
.
  • Merci pour

Il fallait marquer quelque chose, n'importe quoi, mais vite car des gens s'impatientaient. Comme je n'avais toujours pas d'inspiration, j'ai fini par faire ce que je fais très bien d'habitude : parler de moi e
t me moquer de mon binôme de TP... La honte.

Deux heures après, le ventre et la vessie bien pleins, on avait envie de continuer la soirée. Heureusement, M. avait encore des bières dans son sac. On a donc posé nos fesses devant l'entrée de la fac, une bouteille dans la main chacun, parlant de tout et de rien. La soirée est belle et très chaude : je suis en T-shirt et me crois en vacances.
Nos bières finies sont alignées au centre du cercle que nous formons à cinq, et S. s'amuse à jeter des graviers dans les bouteilles vides, mais comme il fait nuit on n'y voit pas grand chose.
Finalement on se décide à se lever pour finir la soirée ailleurs sur une terrasse près des quais. J. bascule sa tête en arrière et souffle lentement la fumée de sa cigarette par la bouche. Je le regarde, pensive, savourant ces instants si rares où on ne pense plus à rien qu'à notre bien-être égoïste.
Je suis décidément faite pour me vautrer lascivement sur une chaise, un bras derrière le dossier et l'autre tendu en direction de mon verre, la tête penchée et souriant à un beau garçon ass
is en face de moi.

Ce sera seulement chez moi que je prendrai conscience qu'on n'est que lundi et que je devrai me relever dans quatre heures. Pour l'instant je suis juste bien.



samedi 24 mai 2008

Démasquée ?

Et depuis quand tu m'évites ?

Peut-être depuis que tu es tombé sur mon blog la seule fois où je n'avais pas pris la peine de supprimer l'historique sur l'ordinateur de la salle de chimie ? C'est ça et tu n'oses pas me le dire einh... C'est de ma faute, mais tu n'avais pas à fouiner pour regarder les pages que j'ai consultées. La curiosité est un vilain défaut !
Mais si c'est effectivement le cas, je comprends que tu sois un peu embêté, d'autant que je parle de toi... Alors tu as flippé : tu crois que je crois que.... Et c'est certainement un peu violent comme presque premier contact. On commence à peine à faire gentiment connaissance, et voilà que tu es confronté à la dure réalité, que tu as droit en vrac à un aperçu de ce qui se mijote dans mon cerveau, sans l'autocensure habituelle lorsqu'on passe par la parole. Ça doit être difficile de faire semblant de rien de peur de me faire paniquer si tu me l'avouais.
Parce que c'est sûr que j'ai un peu paniqué quand tu m'as dit dans l'après midi, d'un air dégagé alors que j'étais dans la salle info en train de consulter mes mails : "Hey, on n'a pas le droit d'ouvrir un blog !" J'ai tout de suite essayé de me souvenir si quelques heures auparavant j'avais bien cliqué sur "Outils - Effacer mes traces", incapable de trancher. Puis j'ai espéré que tu disais ça pour plaisanter, comme toujours, et que ce n'était qu'une "simple coïncidence"...

J'ai ensuite été tentée de contrôler l'accès à ce blog, en autorisant certaines adresse à pouvoir le lire, mais par principe je ne préfère pas : c'est trop pénible de devoir s'identifier à chaque fois.
Et après tout tant pis si tu me lis. A la limite je m'en fiche, comme j'ai une très grande capacité à oublier certaines choses et à faire comme si de rien n'était ça va être très facile pour moi de continuer à écrire ce que je veux à propos de qui je veux tant que ça m'inspire. Et tu devrais être flatté de m'inspirer. Mais ne t'en fais pas, je vais bien vite m'en lasser comme je me lasse de tout ce qui n'est pas tout nouveau tout frais. Je te rassure tout de suite, je n'ai pas l'intention de retranscrire toutes nos conversations, ce n'est donc pas la peine de ne plus répondre à mes SMS ni de soigneusement éviter de me parler en tête à tête.

Ne considère pas ce blog comme mon journal intime inviolable (le net est tout sauf intime), mais plutôt comme une distraction pour moi. Je n'ai pas
besoin d'écrire, je trouve simplement ça amusant. Vois plutôt ça comme un essai, une façon se baser sur des anecdotes un peu arrangées : la réalité n'est que le canevas à partir duquel mon imagination brode. Je ne pense pas 100% de ce que j'écris, tout comme je ne dis pas 100% de ce à quoi je pense.
Je te disais il y a quelques jours que j'ai presque en permanence la tête dans les nuages. J'aime tellement rêvasser qu'un jour je me suis dit qu'il faudrait que j'essaye de noter tout ça car c'était dommage que mes pensées partent en fumées et s'évaporent bêtement sans laisser de trace.

C'est maintenant chose faite.
Tu as même le droit de laisser un commentaire...


mardi 20 mai 2008

Je marche tu marches nous marchons

Marcher à ses côtés me rappelle le temps de l'école primaire lorsque je rentrais à pieds avec Julien le soir. C'était une habitude qui a duré quelques mois, peut-être même une année, je ne saurais le dire... Et malgré ce rituel, il persistait à me poser tous les jours la même question : "On rentre ensemble ?" Pour l'accompagner le plus longtemps possible je prenais un chemin bien plus long et compliqué que celui que j'empruntais seule. Ça ne me dérangeait absolument pas de gravir ces marches interminables pour finalement redescendre la rue un peu plus loin.
Marcher en compagnie d'un garçon reste aujourd'hui une source de bien-être telle que je cherche toujours à prolonger ces doux instants si rares.
C'est ainsi qu'à midi j'ai accepté de faire un immense détour juste pour le plaisir de l'accompagner, de parler de tout et de rien. S'il savait à quel point j'ai trouvé cette balade voluptueuse il me prendrait certainement pour
une déséquilibrée frustrée... Et pourtant ça n'a rien d'extraordinaire en soi de marcher avec quelqu'un mais ces dernières années ont rendu cette banalité si exceptionnelle pour moi que ça me met presque dans tous mes états, d'autant qu'il est en train de partager avec moi les actes les plus synonymes de solitude à mon goût : la marche et le vélo.
Je pourrais marcher les yeux fermés et lui raconter ma vie depuis le début pendant des heures. Ce mec est bourré d'optimiste, sentiment intrigant mais pas désagréable. Ses paroles simples et apaisantes me regonflent le moral, il y a marqué "marchand de bonheur" sur son front.
Je me sens comme un petit chien, frétillant la queue de bonheur à ses côtés, le suivant aveuglément avec une totale confiance, comme s'il ne pouvait rien m'arriver, comp
tant sur lui pour m'avertir des dangers de la route qui n'existent plus pour moi tant qu'il est là : je remets presque ma vie entre ses mains pour un moment que j'espère toujours prolonger au maximum. Je savoure le plaisir de ne plus penser à rien, me laissant simplement guider par une laisse virtuelle qu'il tiendrait fermement à défaut de tenir ma main...

Ah, si seulement on pouvait faire un bout de chemin tous les jours ensemble.




lundi 12 mai 2008

A vélo

OK, alors je retire ce que j'ai dit : il me parlait bien au futur, et pas au conditionnel. Puisqu'il m'a envoyé trois SMS, puis téléphoné, venu chez moi puis reparti, et m'a encore envoyé deux SMS.
Et on a fait du vélo ensemble. Lui
sur son vélo de course, combinaison et tout le tralala, moi sur le vieux vélo de ville de mon père bien lourd, short blanc et débardeur. On a tracé à travers la campagne : 20km en à peine 55mn, j'ai battu tous mes records. Lorsque je me suis arrêtée, mon cœur battait à 160 (j'ai compté...)

Ça m'a fait du bien de passer un bon moment en compagnie de quelqu'un de super sympa avec qui il est impossible de se prendre la tête. Tout est tellement facile avec lui. Il n'y a pas de sous-entendus : il est charmant avec tout le monde, c'est dans sa nature, il aime se faire plaisir et profiter simplement de la vie.
Moi je le comprends tout à fait puisque je suis comme lui. Si je suis gentille avec quelqu'un, ce n'est pas forcément puisqu'il me plait (le lecteur qui suit un peu ce blog saura qu'au contraire si quelqu'un me plait, je l'agresse...).

Mais le problème avec les mecs que je connais, c'est qu'ils interprètent souvent le moindre sourire comme un signe de ma part
. T'as pas compris que si je vais à tes soirées c'est pour passer un bon moment, et pas pour te voir ? T'as pas pigé que si je fais demi-tour pour te dire au-revoir ce n'est pas parce que j'ai l'intention de passer toute ma nuit avec toi, mais seulement par politesse ?
Alors du coup je passe pour la nana super complexe. Combien de fois m'a-t-on dit "tu es vraiment compliquée, je ne te comprendrai jamais.." ?!
Vous n'avez jamais remarqué que pour les mecs, si on ne veut pas d'eux, c'est qu'on est tout de suite
compliquées... C'est tellement plus simple d'accepter. J'accepte que tu me payes un verre puis j'accepte que tu me déshabilles. Facile non ? Je me demande pourquoi y a encore des filles sur Terre qui se posent des questions ou qui ont un semblant de morale et de retenue. Ça rime à quoi ? J'ai qu'à fermer ma gueule, de toute façon je ne suis qu'une allumeuse qui trimballe son cul en soirées.

Alors pourquoi un mec qui est très sympa et natu
rel ne passe-t-il pas aussi pour une salope conciliante ?


mercredi 7 mai 2008

Martini triste

Les glaçons craquent dans mon Martini blanc. Phénomène étrange : je penche l'oreille vers mon verre pour mieux entendre leur crépitement, ça m'amuse une bonne dizaine de secondes.
Je pense "Ohh gimme gimme gimme some Russian Roulette".

Encore un mec qui me promet des choses au mode conditionnel. Pourquoi tu dis "ça serait sympa" ?! J'ai besoin de l'indicatif moi, pas de putains de conditions ! Ouais, j'ai envie de quelqu'un qui me dise que ça sera sympa de me voir pour faire du vélo ensemble, toute une journée au soleil à pédaler en riant à mes blagues irrésistibles 100% second degré.
Je pense "I said heyyyyyy"

Mais bon, quelque part je dois être la nana type autour de laquelle on tourne alors qu'on a déjà une copine. La nana avec qui on se permet des blagues salaces. La nana dont on prend en douce une photo de son nichon droit qui se découvre légèrement lorsque des bourrasques de vent gonflent son T-shirt ample. La nana qu'on vient draguer dans l'eau mais jamais sur la plage...

Ressers-moi un Martini au lieu de causer, tiens ! Et avec des glaçons : je veux les entendre gémir...
Je suis fatiguée.
Ça y est, je commence à avoir de vraies mains d'adultes. Dorénavant les veines sont plus nombreuses et bien apparentes, les nerfs ou les tendons se devinent sous la peau, les cicatrices s'accumulent sur mes index..
.

Laisse-moi tranquille maintenant.