mardi 20 mai 2008

Je marche tu marches nous marchons

Marcher à ses côtés me rappelle le temps de l'école primaire lorsque je rentrais à pieds avec Julien le soir. C'était une habitude qui a duré quelques mois, peut-être même une année, je ne saurais le dire... Et malgré ce rituel, il persistait à me poser tous les jours la même question : "On rentre ensemble ?" Pour l'accompagner le plus longtemps possible je prenais un chemin bien plus long et compliqué que celui que j'empruntais seule. Ça ne me dérangeait absolument pas de gravir ces marches interminables pour finalement redescendre la rue un peu plus loin.
Marcher en compagnie d'un garçon reste aujourd'hui une source de bien-être telle que je cherche toujours à prolonger ces doux instants si rares.
C'est ainsi qu'à midi j'ai accepté de faire un immense détour juste pour le plaisir de l'accompagner, de parler de tout et de rien. S'il savait à quel point j'ai trouvé cette balade voluptueuse il me prendrait certainement pour
une déséquilibrée frustrée... Et pourtant ça n'a rien d'extraordinaire en soi de marcher avec quelqu'un mais ces dernières années ont rendu cette banalité si exceptionnelle pour moi que ça me met presque dans tous mes états, d'autant qu'il est en train de partager avec moi les actes les plus synonymes de solitude à mon goût : la marche et le vélo.
Je pourrais marcher les yeux fermés et lui raconter ma vie depuis le début pendant des heures. Ce mec est bourré d'optimiste, sentiment intrigant mais pas désagréable. Ses paroles simples et apaisantes me regonflent le moral, il y a marqué "marchand de bonheur" sur son front.
Je me sens comme un petit chien, frétillant la queue de bonheur à ses côtés, le suivant aveuglément avec une totale confiance, comme s'il ne pouvait rien m'arriver, comp
tant sur lui pour m'avertir des dangers de la route qui n'existent plus pour moi tant qu'il est là : je remets presque ma vie entre ses mains pour un moment que j'espère toujours prolonger au maximum. Je savoure le plaisir de ne plus penser à rien, me laissant simplement guider par une laisse virtuelle qu'il tiendrait fermement à défaut de tenir ma main...

Ah, si seulement on pouvait faire un bout de chemin tous les jours ensemble.




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