samedi 24 septembre 2011

bonne soirée

A peu près trois litres de bière, beaucoup de rires, des confidences, quelques mensonges, de la cendre par terre, des pistaches, des mégots dans une bouteille, des larmes, quelques verres de riesling, des discussions sur l'épilation, la mort, le boulot, le célibat, la taille du sexe masculin, le père alcoolique, la grand-mère alcoolique, la recette des pâtes au saumon, la maladie, Strasbourg, la Corse, la vie.
Bref, une bonne soirée passée avec celle que je peux appeler sans hésiter une seconde ma "meilleure amie".

lundi 29 août 2011

Des lignes


Ça y est, c'est passé, c'est digéré. A coups d'excès de margaritas, d'excès de films, d'images, d'excès de chlore, des longueurs puis des lignes mais des bonnes, celles que l'on trouve dans les livres. C'est sur la ligne 10 que j'ai lu les dernières de ce roman que j'ai failli lâcher au bout de quelques pages tellement c'était agaçant, cette façon de tout compter. Compter pour ne pas "intégralement rater sa vie". Une femme, solitaire, victime d'un toc (elle compte tout, mais vraiment TOUT) handicapant, qui rencontre un homme, suit une thérapie qui lui ramollit le cerveau, thérapie qu'elle va finalement arrêter pour redevenir elle-même. C'est le genre de bouquin qui marque car il crée une certaine résonance avec le présent : deux mois avant ou après il aurait peut-être été inintéressant.
J'ai aussi oublié à coups de décibels, de boue, d'odeur de poney : cette fameuse odeur particulière qui règne sur les festivals, indescriptible, une odeur de terre, de pieds, de sueur, et de paille, comme une odeur d'étables humaines. Retour à la solitude, deux jours sur les trois passés toute seule. Parmi des milliers de personnes. Toujours "seule avec des gens autour", plus que jamais. Quoique j'ai retrouvé mon bon vieux pote, mon deuxième cerveau, celui qui analyse avec cynisme ce que le premier cerveau voit (un peu comme dans mon bouquin). Premier cerveau : iiih Paul Banks ! Deuxième cerveau : sérieusement, Paul, c'est quoi ce blaser ?! Premier cerveau ; eh mais c'est MOI que Mike Skinner regarde, et en plus il me demande de lever la main comme lui, c'est incroyable il me regarde vraiment là, moi, la petite chose au premier rang ! Deuxième cerveau : hey je vais pas m'afficher à lever la main, regarde-le bêtement en souriant et fais semblant de ne rien comprendre à l'anglais ça va peut-être passer... Premier cerveau : wouahou, bravo grosse naze, foutre un vent à Mike Skinner c'est très très fort...
J'ai donc rechargé un peu mes batteries, après avoir laissé mon appart et mon corps en friche il est temps de redresser la barre et de me remettre à mes corvées. Prendre le métro avec tous ces "touristes" et rentrer chez moi après Rock en Seine m'a bizarrement fait prendre conscience que oui, maintenant ici c'est chez moi. La banlieue parisienne. Même si en rentrant à une heure du matin par le métro, fringues merdiques et couvertes de boue, cernes, Doc Martens rouges, blouson en cuir et T-shirt de Siouxsie and the banshees, je croise un élève, pas de problème, je tape la discute.
Premier cerveau : "Bon sang mais qu'est-ce qu'il fout dans le métro à cette heure quelque peu tardive ?!"
Deuxième cerveau :"-Ah, bonjour Ali, alors, quoi de neuf ?
-Bahhhh. Rien du tout madame... Vous êtes toujours au
collège P. ?
-Eh oui, je m'installe là-bas..."
Voilà, c'est lâché, je m'installe. Enfin.
Même s'il me manque encore un tapis mais je verrai ça plus tard.

mercredi 17 août 2011

Un tapis et un café

Essayer de l'oublier. Essayer de ne pas penser à lui. Difficile quand il m'a obsédée tout l'été. L’enthousiasme a pourtant vite cédé la place à la tristesse. Alors pour ne plus être triste, j'ai essayé de m'occuper la tête et les mains : déplacer les meubles de mon studio pour faire plus de place, pour y voir plus clair. Mais maintenant que j'ai planqué mon "tapis-moche" il m'en faut un autre. M'occuper la tête, partir à la recherche d'un nouveau tapis puis d'un meuble pour ranger de gros classeurs de cours. Oui car je me replonge dans mes cours. Oui car un soir, je rentre bourrée chez moi, j'allume mon ordi et je surfe sur le web. Et là, plutôt que de commander un sextoy (allez, c'est pas le genre de truc que tout le monde a déjà fait bourré sur Internet ? Ah bon...) je me suis inscrite à l'Agrégation de Physique-chimie option chimie alors que cela va faire 4 ans que j'ai plus suivi de cours, moi qui ai eu le Capes bonne dernière (mais du premier coup quand même). Depuis j'ai mauvaise conscience et je me suis mis en tête de réviser deux trois trucs quand même... Quand je l'ai annoncé à ma famille, j'ai eu un franc succès. "Il faut que je vous dise, j'étais bourrée, je me suis inscrite à l'Agreg..." Bref, fin de la parenthèse.
Ne plus y penser, ne plus rester en haleine, attendre désespérément un message le cœur battant la chamade pour finalement lire que mon forfait et mes options sont renouvelés jusqu'au 16 du mois prochain. S'il savait tout ça il me prendrait pour une folle. Écumer les magasins de déco, rentrer bredouille, encore plus frustrée qu'avant (c'est possible ça ?). Je referme la porte et m'effondre, j'ai presque envier de chialer pour un tapis. Mon appartement est trop vide maintenant. Bordel mais c'est quoi mon problème ? Il n'y a personne pour me dire ce qui cloche chez moi ? J'essaye de changer mon intérieur mais je ne sais pas ce que je veux. Comment trouver des objets originaux, esthétiques mais qui ne tranchent pas avec le reste ? Mission impossible.
Prendre ma douche sans y penser, sans me dire "C'est vraiment un connard de ne pas répondre à mes messages, ça coûte quoi bordel ? S'il ne veut plus entendre parler de moi il pourrait me le dire carrément ! Bon, de toute façon j'aurais jamais pu supporter un mec qui manque d'attention comme ça, et puis non, c'est même pas de l'attention, c'est juste de la politesse. Quand tu reçois un message le minimum c'est d'y répondre, je sais pas, même un ok, cool, on se tient au courant alors. N'importe quoi sauf le silence."
De la musique, une odeur de café : il faut que je trouve le bon dosage car je n'ai inauguré ma cafetière italienne qu'avant-hier. A force de boire mon café fait à l'ancienne je ne sais plus s'il est ultra fort ou juste très corsé. Au boulot, quand je clame gaiment "Je fais le caféééé !" tout le monde se regarde en coin avec un petit sourire gêné. Je n'ai jamais réussi à faire un café qui ait un arôme agréable mais qui ne fasse pas penser à la marée noire.
C'est le matin, café et internet, facebook, j'apprends que Matt Elliott passe au Point éphémère le 30 septembre, je me précipite pour acheter ma place. Enfin l'envie de pleurer me quitte. Je suis toujours en peignoir de bain fuchsia et les pieds nus sur le carrelage mais je m'en fous car mon n'amoureux, le seul, l'unique, celui qui a toujours su me consoler car sa musique me prouve qu'il existe sûrement plus dépressif que moi passe à Paris ! Merde au tapis dont j'ai rêvé et que je n'ai pas trouvé ! Je pivote sur ma chaise de bureau, fixe mon portable qui ne donne toujours pas signe de vie, et là je lui présente deux doigts d'honneur avec violence, avançant et reculant mes petits poignets pour montrer que je lui dis vraiment merde.
Matt Elliott a sauvé le début de ma journée. Le problème c'est que dans une journée il y a vingt-quatre heures. Après ce bref élan de courage, ce ressaisissement, la mélancolie à nouveau, un petit bout de dépression qui pointe le bout de son nez. Je tourne en rond chez moi, je n'ai pas le courage de sortir car j'ai peur de croiser mes élèves (ce qui arrive pratiquement à chaque fois).
Ma mère qui est malade on ne sait pas encore combien, entre le très grave et le grave. Je ne peux pas lui dire que je vais aussi mal, que je trouve ça injuste que je sois la seule à être seule à devoir le porter sur mes épaules. Mes sœurs ont chacune quelqu'un pour les consoler, les rassurer. Et bientôt la rentrée, il va absolument falloir que je me reforge ma carapace, pour ne surtout pas montrer ma souffrance, que j'aie l'air un minimum enthousiaste et combative. Il est aussi indispensable que j'arrête de pleurer pour une chanson, que j'arrête de prendre ma tête entre mes mains en disant "oh putain-putain-putain..." En attendant je suis nouée, j'ai envie de vomir, j'ai envie de prendre l'air mais je sais qu'il ne faut pas que je me penche du haut de mon balcon, pas dans cet état. Je crois que je suis un peu malade...


vendredi 22 juillet 2011

droit au bonheur ?

"Non, dis-je d'une traite. Merci. Une soirée avec vous ? Je ne peux rien imaginer de pire."
Il hoche la tête, regarde ses pieds. Puis il descend les marches de la véranda.
"Je regrette." La portière de sa voiture est restée ouverte. "C'est ce que j'étais venu dire. Eh bien c'est fait."
Je suis debout sur la véranda et j'écoute les bruits du soir, le crissement du gravier sous les pas de Stuart, les chiens qui vont et viennent dans le demi-jour. Je pense à Charles Gray, à qui je dois le premier et unique baiser de mon existence. Je me rappelle comment je l'avais repoussé, avec le sentiment confus que ce baiser ne m'était pas destiné.
Stuart entre dans la voiture et la portière claque. La vitre est descendue. Mais il garde les yeux baissés.
Je lance : "Laissez-moi une minute, je vais passer un pull !"

Kathryn Stockett - La couleur des sentiments


"Tu as droit au bonheur tu sais"
Un récent ami, sur un ton un peu ironique. S'il savait.....

C'est promis, la prochaine fois je ne laisserai pas le bonheur foutre le camp, ou plutôt j'essayerai de ne pas lui tourner le dos, mieux encore, je tenterai de ne pas le dégager à grands coups de pieds au cul. En attendant il y a du boulot.
Un p'tit SMS ? "Salut, quoi de neuf ?" ou "Pas de nouvelles, bonne nouvelle ?" -Pfff n'importe quoi, cette naïveté débile franchement, à moins qu'il soit capable de saisir le 20è degré.- "Heyyyyy ! Alors dis-moi, t'as pécho ?" -grrrrr- "Salut ! Dis-moi, est-ce que c'est la peine que j'avance mon retour à Paris ou alors je peux aller siffler là-haut sur les collines alsaciennes ?" -j'aime bien mais la référence est moyenne quand même-.
Bon j'en ai marre. "Salut ! Eh oui, c'est encore moi, la meuf naïve, héhé... Comment ça va ? Tu as le droit de ne pas répondre mais c'est inutile de le préciser car je viens de me rendre compte que ça fait dix jours que j'attends une réponse. T'ES MORT OU QUOI BORDEL ?!!"

Ahlala... snif.

mardi 19 juillet 2011

Suite

Ou alors je m'achèterai une chatte, elle sera noire et s'appellera Daria.



lundi 18 juillet 2011

Froide mais sympa

"Imagine que tu es enceinte" ouhla ça commence mal...C'est typiquement le genre de truc qui me fait flipper. Imaginer qu'une créature vivante me pousse dans le ventre je trouve déjà ça assez angoissant, mais bon, j'écoute quand même la suite. "Imagine que tu es enceinte, que tu vas à ton premier rendez-vous chez la sage-femme et qu'elle te demande Quelles sont les valeurs que vous voulez transmettre à votre enfant ? tu réponds quoi ?".
Qu'est-ce que c'est que cette question à la con ? Les "valeurs" ? Mais j'en sais rien moi, je ne sais même pas quelles sont mes propres valeurs. Je suis bien incapable de répondre. Je pense que comme ça, à vif, j'aurais répondu quelque chose genre "Ben je sais pas, les valeurs normales quoi". Et là j'aurais cherché des réponses toutes faites. Incapable de penser par moi-même j'aurais tenté de trouver le bon tiroir dans mon cerveau, celui où sont rangées les réponses théoriques concernant le bien et le mal. Je me serais dit "qu'est-ce qu'on attend de moi ?" comme si j'étais à l'oral du Bac. J'aurais donc inventé car c'est ce que je sais encore faire de mieux. Dans un premier temps j'ai donc réfléchi à des réponses convenues. Mais ensuite, passé ce premier réflexe, j'ai essayé de trouver ce que je considère comme des "valeurs". Et là j'avoue que je cherche encore... Déjà c'est quoi une "valeur" ? C'est une chose importante à mes yeux ? Toujours incapable de réfléchir par moi-même, j'interroge Google.
Le mot « valeur », du latin classique valor, est utilisé dès le XIe siècle pour désigner le mérite ou les qualités. Les valeurs sont les principes moraux, qui se classent différemment en fonction des particularités de l'individu ou de la société. Merci Wikipédia. Je continue mes recherches pour trouver des exemples de valeurs : le respect, l'acceptation, la considération, l'appréciation, l'écoute, l'ouverture, l'affection, l'empathie et l'amour envers d'autres humains.
Bien bien bien... Maintenant que j'ai une petite liste, c'est facile, il faut que je choisisse celles qui me semblent les plus importantes. Mais avant, j'aimerais savoir ce que ma sœur et son mari ont répondu. "Le respect des règles, le travail..." haha, on reconnait bien là les profs ! C'est vrai que je n'ai jamais considéré le "travail" comme une valeur mais plutôt comme une corvée nécessaire, comme faire la cuisine ou le ménage. J'aurais plutôt pensé à des choses comme l'ouverture d'esprit, le respect, un truc bête comme "être en harmonie et en paix avec soi-même" mais j'aurais eu peur de me faire griller sans doute.

"Tu es une bonne tata finalement..." a lâché ma mère après qu'on ait constaté que j'étais l'acheteuse des jouets préférés de mon petit neveu. Tout réside dans ce "finalement" que n'a pas manqué de souligner ma sœur. "Oui, en fait, elle feint d'être indifférente à lui mais elle lui choisit quand même bien ses jouets." C'est vrai qu'on m'a reproché cette fameuse indifférence. "De toute façon tu t'en fous" m'avait un jour dit son père en parlant de lui. C'est vrai que je ne suis pas du genre à exprimer mes sentiments ou à faire des compliments, ou même à lui faire des bisous alors que son père lui en fait environ quinze par minute. Eh oui, c'est comme ça, je parais indifférente ou insensible, et ça en est même anormal. Évidemment je le trouve mignon mais qui ne trouverait pas cette petite tête blonde mignonne. Le truc c'est que j'ai peut-être peur d'être maladroite ou de faire les choses de travers. N'empêche j'ai quand même progressé, je l'ai pris dans mes bras, je l'ai même emmené en balade deux fois, même si je me trouvais ridicule à parler toute seule (oui car parler à un bébé de 9 mois qui ne répond rien d'autre que mamamama c'est se sentir un peu seule). Le même constat concernant l'assistante sociale de mon collège qui m'a présentée comme "une fille froide et pince-sans-rire mais sympa" auprès de mon futur jeune collègue de Français. Étonnant qu'il ait quand même accepté de me parler après ça. Enfin ce qui compte ce sont les "finalement" et les "mais" qui éclaircissent un peu le tableau. Sur ce, je vais m'acheter un chat. Il sera noir et je l'appellerai Dexter.

mercredi 13 juillet 2011

Qui va à la chasse...

Un rendez-vous, une rencontre agréable pleine d'espoirs, ne pas oser envoyer un message puis sentir son cœur s'accélérer quand on en reçoit un. Échange de SMS, tentative pour lire entre les lignes. Puis attente d'un prochain rendez-vous qui ne pourra pas se faire. Dilemme : vais-je repousser mes vacances chez mes parents pour penser un peu à moi et tenter de construire quelque chose ou vais-je partir loin pendant longtemps quitte à avorter un embryon de début de quelque chose mais faire plaisir à ma mère, qui se réjouit depuis tellement longtemps de me revoir ? Mon bonheur ou celui de ma mère ? Je n'ai pas osé la contrarier alors je suis partie. Ou "rentrée" cela dépend des points de vue évidemment. C'est sûr que quitter la région pendant un mois juste après une première rencontre était un risque à prendre. Je savais que je m'en voudrais de ne pas avoir été égoïste, de ne pas avoir assumé et m'être préparée à essuyer la désapprobation, l'exaspération, la déception... "Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve" toujours et encore. Croire naïvement qu'on aura une seconde chance. Évidemment c'était oublier le proverbe "Qui va à la chasse perd sa place", comment ai-je pu le zapper moi qui adorais apprendre tous ces vieux adages populaires étant enfant.
Depuis, après avoir imaginé une vie avec je reprends ma bonne vieille vie sans. Un autre proverbe : "Loin des yeux, loin du cœur". Ça donnait des putains d'indices tout ça quand même...
En petite midinette j'ai quand même un vague espoir d'être tombée sur un Saint. Éteindre le portable pour ne pas être confrontée à la douleur de constater que je ne reçois plus de nouvelles, ni même de simple réponse. Bon... Il ne me reste plus qu'à me replonger dans mes proverbes pour trouver un peu de réconfort. Il n'y en a pas un justement qui dit "Un de perdu, dix de retrouvés" ? Celui-là bizarrement, j'y crois pas trop.


vendredi 1 juillet 2011

Eté

Ça y est, ça sent les vacances, l'été. La chaleur, les barbecues dans les jardins des amis, les longues journées passées à ne rien faire d'autre qu'à attendre qu'elles s'achèvent. Je me revois enfant, assise sur le trottoir en short devant la maison au mois d'août, le menton dans les paumes et les coudes sur les genoux, à attendre que les minutes défilent... L'ennui invite à rêvasser, à sortir de soi-même pour se regarder, là, assise bêtement sur le trottoir sous le cagnard, à se dire "dans quinze ans tu te souviendras peut-être de cette scène quand tu seras en train de siroter une caïpirinha bien fraîche sur la terrasse d'une maison luxueuse en face de Montsouris."
Les journées brûlantes, les soirées chaudes, l'alcool, les batailles de bière, les cheveux qui collent, les trajets en voiture vitres ouvertes. Puis enfin, les orages. Se réveiller à cause du bruit et se lever pour ouvrir les volets et admirer les éclairs qui déchirent le ciel et illuminent les rues désertes. Attendre les premières gouttes, avoir soudain envie d'écouter un morceau en particulier qui ira bien avec l'atmosphère électrique. Une boule dans le ventre qui grandit, un mélange de peur ancestrale et de soulagement de sentir la température chuter. Adolescente j'ai quitté subrepticement la maison de mes parents une nuit d'orage pour aller courir en pyjama à trois heures du matin : j'ai fait le tour du pâté de maison sous une pluie battante, assourdie par le tonnerre et rapidement trempée. C'était une des premières fois que je cédais à une pulsion et que je mettais de côté la raison. Dix ans plus tard, la scène m’apparaît comme dans un rêve.
La musique, l'alcool, les fous rires, les fêtes, les chamailleries, les interminables discussions en terrasse, celles dans le noir quand on peut marcher la nuit dehors sans mourir de froid, les bêtises, les psychodrames, les excuses et puis l'ennui un peu, se retrouver un peu seul, puis très seul, en profiter pour prendre soin de soi, pour faire un peu de sport, boire un peu plus d'eau, de thé. Lentement sentir l'été se finir, appréhender septembre et se dire "vivement l'an prochain". Je suis au meilleur moment : la veille de mon premier jour de vacances. Tellement bon ce moment que je ne veux pas me coucher, comme quand enfant j'étais excitée le soir de la veille d'un départ en vacances et que je me disais "bah, je dormirai dans la voiture". Là j'aurai deux mois pour dormir.

vendredi 17 juin 2011

Dans un bateau

Enfin rentrée du voyage scolaire en Bretagne auquel j'ai participé avec 2 autres profs. Rentrée épuisée mais contente d'avoir vécu cette expérience. Chaque soir quelques p'tits verres de cidre pour tenir le coup. Quelques minutes de répis pendant lesquelles nous arrivions à oublier le chahut de nos élèves. Il faut dire que nous n'étions pas très discrets. "Salut et bon courage" n'arrêtait pas de me dire l'instit qui partageait notre hébergement. Arrive un moment où on s'habitue au bruit, à la musique rap au son dégueulasse qui sort des portables, aux "vas-y nique ta mère" "j'm'en bats les couilles" et autres "vas-y j'vais t'enculer, gros !". Rentrée avec mes bagages et valises sous les yeux, j'ai aussi beaucoup appris sur la vie de mes élèves, comme par exemple le fait que ça ne les perturbe pas plus que ça de bouffer des chips et boire du Red Bull à 1h du matin. J'ai aussi découvert qu'ils étaient beaucoup à être accros aux bonbons et aux chips. J'ai réussi à voir en eux des "enfants" et plus des "élèves" et je me suis rendu compte que j'aimais bien leur côté "cash", que parfois en leur parlant et en étant proches d'eux on arrivait à obtenir plus qu'en les engueulant de façon informelle.
Notre petite boum un peu ratée m'a fait penser aux miennes quand j'étais en collège. Filles et garçons chacun dans leurs coins. Comme à l'époque, coincée, pas à l'aise pour bouger mon corps tandis que certaines filles se lâchent. Pas du tout la même musique qu'à mon époque mais bon... "Héééé hooooo 9-1, 9-2, 9-3 NEUF KAAAAAAAT" hurlent mes p'tits loulous en cœur sur Sexion d'assaut.
J'ai appris sur eux, j'ai compris que derrière leurs airs de caïds agressifs et grande gueule se cachaient des enfants qui ont un cruel besoin d'attention et qui sont ravis d'être taquinés. Je me suis aussi souvenue qu'il y avait une vie ailleurs qu'en banlieue, une vie au calme, une vie en harmonie avec la nature, en plein air, avec des gens qui peuvent prévoir le temps en regardant simplement le ciel et l'orientation du vent et pas le bulletin météo. Les cheveux aux vent et la pluie en pleine face, la marée haute et la marée basse. Oublier notre avenir de merde, enfin surtout celui des élèves. Nous sommes tous sur le même bateau, coincés en banlieue comme si Paris était un trou noir.
Pendant un instant, le vent qui soufflait dans mes oreilles a emporté leurs cris. "Chut, vous entendez le bruit de l'océan ? .... Eh bien maintenant je veux pouvoir entendre ce bruit alors taisez-vous et écoutez."
L'océan me manque déjà.

lundi 23 mai 2011

Je compte les heures qui me restent avant les vacances.... Plus tellement en fait. Je compte les punitions non rendues, les heures de colles non faites, les gamins qui auraient vraiment besoin d'un meilleur psy. Marre des "enfants fous" "attardés" ou autres "hyperactifs". A chaque cas je me rends compte que je n'ai vraiment pas de cœur. Surtout quand on me "casse les couilles". Leurs histoires de me tire pas une seule larme, contrairement à ma collègue qui est très sensible, trop peut-être. Moi je reste froide, neutre, glacée, j'ai une âme d'assistante sociale car rien ne m'émeut... En fait, je m'en fous d'eux. Même si c'est pas totalement vrai. Je pense qu'on est plus facilement émus par des gens qui nous ressemblent, auxquels on s'identifie. C'est ça le principe de la "compassion". Souffrir avec. Mais je ne me reconnais pas en eux. Moi je n'ai pas été élevée par une mère fatiguée et démissionnaire, mon père ne me tapait pas dessus, je n'ai jamais été en garde à vue et aucun membre de ma famille n'a fait de la prison... sachant qu'environ deux-tiers de nos élèves remplissent au moins un de ces critères, si ce n'est plus...
En revanche je me sens proche de la fille d'une de mes collègues, petite angoissée, stressée par l'école et ses camarades de classes qui sont des pestes, certainement intelligente, très réservée à l'école mais extrêmement bavarde en-dehors. Chaque semaine elle va voir une psy à l'autre bout de Paris. 80€ la séance, la vache... Moi je n'ai jamais vu de psy mais je me dis qu'à elle ça lui évitera peut-être de devenir une gothique anorexique et dépressive pendant quelques années... Ca lui évitera peut-être de parler toute seule et s'inventer une vie parallèle, de se rouler par terre en pleurs dans sa chambre parce qu'elle fait plus de 41 kg, de se taillader les bras, les jambes, d'avoir plus tard une tendance à se jeter sur l'alcool ou les joints pour réussir à supporter sa vie minable... Je l'ai rencontrée, cette fille. Apparemment je lui ai beaucoup plu, elle s'est peut-être reconnue en moi. Moi je parle à sa mère et tente de dédramatiser, tu vois, moi j'étais un peu comme ta fille mais bon, ça va quoi, je m'en sors bien (si on occulte quelques années et quelques détails sordides). J'ai envie de lui dire "Tu sais, un jour, ta fille arrêtera de te parler, de te raconter toute sa vie, un jour elle s'éloignera de toi, peut-être même qu'elle te haïra. Il faut que tu t'y prépares, ça te fera mal, mais ça va aller... C'est une fille intelligente et un jour elle arrêtera d'en souffrir."

dimanche 1 mai 2011

Des gens

"On t'aimeuh" a-ton ajouté sur l'ardoise de liste de courses figée sur mon réfrigérateur, en-dessous du dessin d'une bite et de "coke et dentifrice goût bière" ce soir. Devait-on être bourré, comme le "je t'aime" que j'avais moi-même écrit, complètement à l'ouest et sous l'emprise de drogue et d'alcool sur la planche que trimballait une fille qui allait de ville en ville...Ce soir on "fêtait" mon anniversaire chez moi, dans mon petit studio de banlieue parisienne. J'ai considéré comme un exploit le fait que j'aie réussi à réunir 7 personnes autour de moi, avec tous mes potes qui m'ont plantée au dernier moment. Oui, moi, l'asociale solitaire, ai réussi à réunir quelques personnes assises sur des poufs autour d'une table basse. J'ai décidé de donner un petit coup de pouce à ma vie sociale. D'un autre côté je suis tellement bien vautrée parmi mes moult coussins, poires et autres poufs devant mon écran de télévisions, à avoir une "soirée pathétique" comme l'appelle une de mes connaissances célibataire. Simplement, je suis bourrée, je suis contente d'avoir eu des amis réunis autour de moi, de la musique et de la bouffe. J'ai maintenant le hoquet mais je suis un peu fière. Je n'ai pas envie de me coucher, j'ai l'impression d'être éternellement en vacances. Je sens que ma vie va être intéressante. Toute seule. Avec des gens autour.

dimanche 24 avril 2011

Barcelona

"Si tu aimes ma nuit, tu aimeras aussi mon jour" voilà ce que je murmurais dans mon rêve à Julien Doré (!) que j'essayais d'empêcher de se noyer dans les vagues d'un océan dans lequel je me débattais aussi. La nuit je bois, je fume, je me pose moins de questions, ferme les yeux et profite du moment présent. Ma fameuse "dark side" que certains connaissent et que j'apprends à assumer petit à petit. Quant à mon "jour" je ne sais pas exactement ce que c'est mais ça avait l'air vachement clair quand je l'annonçais dans mon rêve... Peut-être qu'en ce moment, étant à un cheveu de me dire "je suis pleinement heureuse", j'ai une meilleure idée de ce à quoi peut ressembler le "jour" la lumière.
Vivre au ralenti, enfin. Trouver un certain apaisement, il était temps ! Réussir à marcher en tongs sans honte ou plutôt sans gêne, avancer sans se poser de questions, en se déconnectant de la réalité, du travail, c'est tellement bon. Je suis enfin parvenue à faire le vide dans ma tête. Pour cela j'ai dû voyager, changer de repères, me retrouver avec des amis, à beaucoup boire d'alcool, beaucoup fumer d'herbe, beaucoup marcher et beaucoup me reposer au soleil. Moi qui suis tellement rassurée par mes petit
es habitudes et ma petite routine, j'avais oublié à quel point il était agréable d'en sortir et de découvrir des horizons différents. En Espagne j'ai rencontré une Sud-coréenne qui était en vacances un mois et qui en profitait pour visiter l'Espagne à l'arrache, sans rien avoir planifié. Elle changeait d'endroit à se guise, improvisait en permanence, seule avec son ordinateur portable et une valise. Voir cette puce d'à peu près mon format et mon âge m'a donné envie de me lancer dans l'aventure.
"-Vous, les fonctionnaires, vous aimez bien la routine et la sécurité" me faisait remarquer un ami hier soir.
"-Moi, si je me fais chier à mon boulot, je ne peux pas continuer, il faut que j'en change même si j'ai un CDI tu vois, je p
rends le risque quand même. Pourquoi n'irais-tu pas travailler à l'étranger si ça te dit tellement ?
-Parce que le jour où je reviens en France, je repars de zéro et zéro, c'est pire que ce que j'ai comme poste actuellement. Et quelque chose de pire dans mon métier, tu ne te rends pas compte, mais c'est très très difficile. Je ne sais pas si je serai capable de faire un tel sacrifice sur mon avenir.
-Oui mais si tu ne le tentes pas, tu risques de le regretter toute ta vie."
Avoir un métier stable, quel qu'il soit, qu'il vous plaise ou non et le plus vite possible, est-ce cela le but ultime que tout le monde doit atteindre dans sa vie ? Ne jamais improviser, ne pas laisser de place au risque et à la chance, est-ce indispensable ? Mes parents, tous deux fonctionnaires, m'ont éduquée ainsi et même si j'ai joué les rebelles à goûter à une certaine vie de "débauche" j'ai bien fait le "vaillant petit soldat" comme m'appelle parfois ma mère et ce pendant maintenant un quart de siècle
... En attendant de me décider à tenter l'aventure, je marche toujours au ralenti, le rythme espagnol me colle à la peau, d'autant que c'est l'été à Paris. Je comprends mieux mon ami andalous qui se pointait toujours en retard à la fac, maintenant que je me lève à 10h30, petit déjeune rapidement, déjeune bien plus tard et uniquement lorsque la faim me tiraille vers 16h.
Encore quelques jours de tranquillité avant de me prendre une claque à la rentrée mardi. Je crois que je ne suis pas encore prête à faire face à mes élèves hyperactifs, speedés par leur environnement virtuel et étant habitués à vivre dans le bruit perpétuel bien que parfaitement fainéants. Est-ce que les élèves étrangers sont aussi pénibles qu'ici ? J'aimerais bien le savoir
...

dimanche 20 février 2011

RIP

"Un bateau de touristes a coulé ce jeudi 17 février 2011 dans la baie d'Halong, au nord du Vietnam, faisant 12 morts dont 10 étrangers de diverses nationalités, parmi lesquels une victime française. Neuf touristes et six membres d'équipage ont pu être sauvés. Le naufrage s’est produit avant l’aube alors que les passagers dormaient. La thèse de la rupture de la coque a été confirmée par le ministère vietnamien des Affaires étrangères. Un accident « rare » et « extrêmement regrettable », selon son porte-parole."

La victime française je la connaissais, c'était une des meilleures amies de ma meilleure amie. Je me souviens être allée chez cette fille, une pendaison de crémaillère après une soirée déjà bien arrosée dans un bar. On avait apporté du champagne. Au plafond, une énorme tache dans un salon plutôt classe, tache bordée de papier peint moisi qui foutait le camp et qui pendouillait misérablement, face à la prison de la Santé. Quand on est déjà un peu bourré on a tendance à dire des conneries sur les taches au plafond et on se croit très philosophe. Je cherchais à voir quelque chose dans cette tache, comme quand on est gosse et qu'on trouve que les nuages ont des formes d'animaux ou d'objet, allongés dans l'herbe. Je voyais donc une sorcière et j'étais très sûre de moi, décrivant à qui voulait bien l'entendre l'endroit du nez crochu, du front, de l'œil... Je trouvais ça bizarre qu'une fille veuille vivre dans un salon avec une sorcière au plafond. Un autre invité, plus sobre que moi, me disait amusé "Mais arrêtez, moi dans cette tache je ne vois qu'un dégât des eaux !".
D'habitude je ne crois pas trop aux mauvais présages. Et pourtant...
Pauvre Laetica.

dimanche 6 février 2011

Chez ce cher Serge

Mon cœur se fragmente en petits morceaux, se recolle, se redéchire, se ressoude, se craquelle puis se fige, fatigué.
J'écoute Serge Gainsbourg chanter "Initials BB" et je pleure.
Je regarde ce film sur Serge Gainsbourg et je tombe amoureuse d'un mort.
Un gros fumeur alcoolique, comme un air de déjà vu.


mardi 25 janvier 2011

Soupir

J'ai comme l'impression d'avoir passé une nuit de merde. Mais je n'ai qu'un vague souvenir de m'être endormie tard, d'avoir été réveillée par un mal de ventre, d'avoir soupiré parce que j'ai encore rêvé du travail comme à chaque nuit. Je me souviens que dans mon rêve, ma collègue d'histoire me disait "Allez viens faire la sortie avec moi, on va se balader dans le XVème !" alors que mon principal qui estimait que je faisais trop de sorties avec les élèves ne voulait pas l'autoriser. Ce qui est étonnant c'est que je ne sais même pas où c'est, le 15ème arrondissement et que je ne suis pas sûre qu'il y ait quelque chose à visiter dans ce coin. L'autre nuit j'ai aussi rêvé de G. notre beau, grand, fort, svelte, charismatique et indéniablement sexy-dans-le-genre-mature prof de maths et voisin de salle. Chez lui, jamais un bruit, on entendrait une mouche voler tandis que je peux parfois m'époumoner à côté sans jamais obtenir le silence.
Je suis secrètement amoureuse de lui bien qu'il ait exactement 20 ans et 358 jours de plus que moi. Si j'étais une élève de cinquième il me terroriserait. En tant que collègue, je n'ai qu'une envie c'est frimer à ses côtés devant les élèves, attendant qu'il me jette un sourire complice ou qu'il me fasse un clin d'œil.
Cette année, bien qu'ayant renoncé à toute autre forme de couvert qu'un bol, une fourchette et une petite cuillère dans mon studio, on peut dire que je suis plus épanouie. Non pas grâce à mon travail (je dirais plutôt que je vais bientôt passer maître en l'art d'esquiver le taf) mais grâce à ma collègue et néanmoins complice voisine de salle, ma Gégé adorée. Un jour, mon ex a dit "L'amour ça va souvent avec l'admiration" et je l'admire beaucoup. Si j'étais un homme je serais amoureux d'elle. En tant qu'amie je me suis contentée de la demander en mariage face au massicot. A cause de ma tendance caméléon elle a déteint sur moi ce qui me ravit. Bientôt je serai aussi trash qu'elle. Ainsi l'autre jour je me suis surprise à lui envoyer "Hey, t'as oublié la retenue dans ton calcul, biatch !". Cette fille est formidable, tellement formidable que je m'étonne qu'elle soit autant affectueuse avec moi, je ne vois pas ce qu'elle me trouve, elle ne m'admire sûrement pas autant que je l'adule. Grâce à elle j'ai gagné en assurance, j'ai gagné un peu en répartie et surtout, j'aime l'image qu'elle me renvoie de moi.
Cette meuf est capable, un jour où je n'ai pas le moral, de débarquer chez moi avec un peu d'herbe et une bouteille de rhum. Non, franchement, qui d'autre ferait ça pour moi ? N'ayez qu'une amie mais choisissez-la bien...
Mon seul problème reste mes nuits. A cause de mes angoisses, de mon stress que j'ai du mal à gérer, je rêve sans arrêt du collège et ce malgré le fait de m'imbiber régulièrement de tisanes "Nuit calme". Ainsi lorsque je me réveille à 6h47 je n'ai pas franchement l'impression de m'être reposée après avoir rêvé de mes élèves qui foutent le bordel et m'insultent. En ce moment tout particulièrement je ressens le besoin d'être accro à quelque chose. J'ai comme envie d'être dans le même état que Vincent Vega au volant de sa décapotable dans Pulp fiction, les cheveux au vent, les yeux mi-clos et un sourire béat scotché aux lèvres. J'ai envie de soupirer de soulagement et de contentement.



samedi 15 janvier 2011

a social network

C'est à ce moment que la plupart des gens ne se posent pas vraiment de questions et qu'ils changent simplement de trottoir. Façon de parler. Quand on s'appelle Monday Morning, c'est à ce moment qu'on se fige, qu'on est paralysé et que son cerveau tourne en vain à toute blinde, qu'on avance, qu'on recule, qu'on hésite, qu'on ne sait pas quoi faire, qu'on a une boule au ventre et qu'on tergiverse pendant des heures. Ce moment, c'est juste avant de faire une connerie, c'est juste avant de faire le mauvais choix, c'est juste avant de mettre consciemment un pied dans un engrenage merdique, de se plonger la tête la première dans le pétrin. Toujours attirée par les plans lose, les trucs bien pourris et malsains.
Je ne sais pas, je pourrais tout simplement être raisonnable. Mais ne pas l'être est tout aussi tentant. Je fais partie de ces crétins qui pensent qu'une fois qu'ils sont dans le pétrin il suffit de faire la morte pour que tout s'arrange. Mais non, je préfère faire des bêtises en cachette de tout le monde puisque je sais pertinemment que si j'en parlais autour de moi on me dirait "mais t'es folle, lâche l'affaire, c'est voué à la catastrophe !"
Alors qu'il serait plus simple de dire "Excuse-moi, mais t'es quand même ami avec "Prophet Muhammed", "Holy Quran" "pèlerinage" et "Islam: Hadith, Citations Coraniques, Sagesse et Sunna" sur facebook et tu vois j'ai beau être assez open, c'est le genre de trucs qui me fait juste un tout petit peu flipper quand même... D'autant que tu vois, moi je fais partie du groupe "Mais qui a mis des légumes dans le bac à bières" et "Surprends ton foie, bois de l'eau" donc je sais pas
vraiment si ça va le faire... Et je sais pas, vu toutes les poufs (90 gonzesses avec des poses olé olé sur 100 amis ?) avec qui t'es ami t'as juste l'air d'être super macho et je suis pas vraiment une gentille petite fille toute docile. Et je dis pas ça parce que t'es pakistanais mais parce que tu commences sérieusement à me faire douter avec tes phrases toutes gentilles, j'ai comme l'impression d'être une proie là tu vois et même si ça a un côté intrigant, il faudrait que je grandisse un peu dans ma tête et que je devienne tout simplement raisonnable. Je sais que si je parle de toi à ma mère elle va péter un câble et imaginer que tu vas me kidnapper, me foutre un voile sur la tête et m'obliger à rester chez moi toute la journée comme ce qui est arrivé à un certain nombre de mères d'élèves que j'ai en cours... mais je serais bien paranoïaque de penser cela einh..."
Donc voilà, je me retrouve devant ce dilemme. D'un côté j'ai pas envie de passer pour une parano et j'ai tendance à laisser une chance aux gens, d'un autre côté j'ai pas envie de m'angoisser pour rien.

Alors je vais encore faire la morte... Faut croire que c'est ce que je fais le mieux.

samedi 1 janvier 2011

35 €

Le premier vin chaud, les premières brumes, les premières glissades sur les trottoirs mal dégagés.
Jouer aux grandes personnes avec F. J'ai envie de lui dire "Soyons enfin raisonnables et marions-nous, diantre ! Arrêtons de faire semblant d'être amis, ça fait quand même bientôt dix ans, il va falloir admettre que nous sommes faits l'un pour l'autre... Il n'y a que moi pour rire à tes blagues, pour comprendre tes jeux-de-mots à la Bobby Lapointe ; il n'y a que toi pour me donner confiance en moi, pour accepter de prendre quelques kilos et quelques rondeurs, il n'y a que nous pour nous comprendre sans avoir besoin de parler, juste en échangeant un regard..."

Tu "m'aimes avec beaucoup de tendresse" avais-tu écrit à la page 149 des Annales du bac 2003 de Physique-Chimie, pensant certainement que je ne les ouvrirai jamais... Il faut croire que je suis plus sérieuse qu'il n'y paraissait à l'époque.
En attendant je me balade toujours sur internet à la recherche de quelqu'un d'intéressant. Et voilà que je tombe sur un charmant garçon qui a l'air d'être moi mais avec un chromosome Y. Seulement pas moyen de le contacter sans raquer. Site de rencontre de merde ! Pour l'instant j'estime que rencontrer son âme sœur ne vaut pas 35€.
Ma pingrerie me perdra !
J'ai comme une envie de Sangria.