mardi 25 janvier 2011

Soupir

J'ai comme l'impression d'avoir passé une nuit de merde. Mais je n'ai qu'un vague souvenir de m'être endormie tard, d'avoir été réveillée par un mal de ventre, d'avoir soupiré parce que j'ai encore rêvé du travail comme à chaque nuit. Je me souviens que dans mon rêve, ma collègue d'histoire me disait "Allez viens faire la sortie avec moi, on va se balader dans le XVème !" alors que mon principal qui estimait que je faisais trop de sorties avec les élèves ne voulait pas l'autoriser. Ce qui est étonnant c'est que je ne sais même pas où c'est, le 15ème arrondissement et que je ne suis pas sûre qu'il y ait quelque chose à visiter dans ce coin. L'autre nuit j'ai aussi rêvé de G. notre beau, grand, fort, svelte, charismatique et indéniablement sexy-dans-le-genre-mature prof de maths et voisin de salle. Chez lui, jamais un bruit, on entendrait une mouche voler tandis que je peux parfois m'époumoner à côté sans jamais obtenir le silence.
Je suis secrètement amoureuse de lui bien qu'il ait exactement 20 ans et 358 jours de plus que moi. Si j'étais une élève de cinquième il me terroriserait. En tant que collègue, je n'ai qu'une envie c'est frimer à ses côtés devant les élèves, attendant qu'il me jette un sourire complice ou qu'il me fasse un clin d'œil.
Cette année, bien qu'ayant renoncé à toute autre forme de couvert qu'un bol, une fourchette et une petite cuillère dans mon studio, on peut dire que je suis plus épanouie. Non pas grâce à mon travail (je dirais plutôt que je vais bientôt passer maître en l'art d'esquiver le taf) mais grâce à ma collègue et néanmoins complice voisine de salle, ma Gégé adorée. Un jour, mon ex a dit "L'amour ça va souvent avec l'admiration" et je l'admire beaucoup. Si j'étais un homme je serais amoureux d'elle. En tant qu'amie je me suis contentée de la demander en mariage face au massicot. A cause de ma tendance caméléon elle a déteint sur moi ce qui me ravit. Bientôt je serai aussi trash qu'elle. Ainsi l'autre jour je me suis surprise à lui envoyer "Hey, t'as oublié la retenue dans ton calcul, biatch !". Cette fille est formidable, tellement formidable que je m'étonne qu'elle soit autant affectueuse avec moi, je ne vois pas ce qu'elle me trouve, elle ne m'admire sûrement pas autant que je l'adule. Grâce à elle j'ai gagné en assurance, j'ai gagné un peu en répartie et surtout, j'aime l'image qu'elle me renvoie de moi.
Cette meuf est capable, un jour où je n'ai pas le moral, de débarquer chez moi avec un peu d'herbe et une bouteille de rhum. Non, franchement, qui d'autre ferait ça pour moi ? N'ayez qu'une amie mais choisissez-la bien...
Mon seul problème reste mes nuits. A cause de mes angoisses, de mon stress que j'ai du mal à gérer, je rêve sans arrêt du collège et ce malgré le fait de m'imbiber régulièrement de tisanes "Nuit calme". Ainsi lorsque je me réveille à 6h47 je n'ai pas franchement l'impression de m'être reposée après avoir rêvé de mes élèves qui foutent le bordel et m'insultent. En ce moment tout particulièrement je ressens le besoin d'être accro à quelque chose. J'ai comme envie d'être dans le même état que Vincent Vega au volant de sa décapotable dans Pulp fiction, les cheveux au vent, les yeux mi-clos et un sourire béat scotché aux lèvres. J'ai envie de soupirer de soulagement et de contentement.



samedi 15 janvier 2011

a social network

C'est à ce moment que la plupart des gens ne se posent pas vraiment de questions et qu'ils changent simplement de trottoir. Façon de parler. Quand on s'appelle Monday Morning, c'est à ce moment qu'on se fige, qu'on est paralysé et que son cerveau tourne en vain à toute blinde, qu'on avance, qu'on recule, qu'on hésite, qu'on ne sait pas quoi faire, qu'on a une boule au ventre et qu'on tergiverse pendant des heures. Ce moment, c'est juste avant de faire une connerie, c'est juste avant de faire le mauvais choix, c'est juste avant de mettre consciemment un pied dans un engrenage merdique, de se plonger la tête la première dans le pétrin. Toujours attirée par les plans lose, les trucs bien pourris et malsains.
Je ne sais pas, je pourrais tout simplement être raisonnable. Mais ne pas l'être est tout aussi tentant. Je fais partie de ces crétins qui pensent qu'une fois qu'ils sont dans le pétrin il suffit de faire la morte pour que tout s'arrange. Mais non, je préfère faire des bêtises en cachette de tout le monde puisque je sais pertinemment que si j'en parlais autour de moi on me dirait "mais t'es folle, lâche l'affaire, c'est voué à la catastrophe !"
Alors qu'il serait plus simple de dire "Excuse-moi, mais t'es quand même ami avec "Prophet Muhammed", "Holy Quran" "pèlerinage" et "Islam: Hadith, Citations Coraniques, Sagesse et Sunna" sur facebook et tu vois j'ai beau être assez open, c'est le genre de trucs qui me fait juste un tout petit peu flipper quand même... D'autant que tu vois, moi je fais partie du groupe "Mais qui a mis des légumes dans le bac à bières" et "Surprends ton foie, bois de l'eau" donc je sais pas
vraiment si ça va le faire... Et je sais pas, vu toutes les poufs (90 gonzesses avec des poses olé olé sur 100 amis ?) avec qui t'es ami t'as juste l'air d'être super macho et je suis pas vraiment une gentille petite fille toute docile. Et je dis pas ça parce que t'es pakistanais mais parce que tu commences sérieusement à me faire douter avec tes phrases toutes gentilles, j'ai comme l'impression d'être une proie là tu vois et même si ça a un côté intrigant, il faudrait que je grandisse un peu dans ma tête et que je devienne tout simplement raisonnable. Je sais que si je parle de toi à ma mère elle va péter un câble et imaginer que tu vas me kidnapper, me foutre un voile sur la tête et m'obliger à rester chez moi toute la journée comme ce qui est arrivé à un certain nombre de mères d'élèves que j'ai en cours... mais je serais bien paranoïaque de penser cela einh..."
Donc voilà, je me retrouve devant ce dilemme. D'un côté j'ai pas envie de passer pour une parano et j'ai tendance à laisser une chance aux gens, d'un autre côté j'ai pas envie de m'angoisser pour rien.

Alors je vais encore faire la morte... Faut croire que c'est ce que je fais le mieux.

samedi 1 janvier 2011

35 €

Le premier vin chaud, les premières brumes, les premières glissades sur les trottoirs mal dégagés.
Jouer aux grandes personnes avec F. J'ai envie de lui dire "Soyons enfin raisonnables et marions-nous, diantre ! Arrêtons de faire semblant d'être amis, ça fait quand même bientôt dix ans, il va falloir admettre que nous sommes faits l'un pour l'autre... Il n'y a que moi pour rire à tes blagues, pour comprendre tes jeux-de-mots à la Bobby Lapointe ; il n'y a que toi pour me donner confiance en moi, pour accepter de prendre quelques kilos et quelques rondeurs, il n'y a que nous pour nous comprendre sans avoir besoin de parler, juste en échangeant un regard..."

Tu "m'aimes avec beaucoup de tendresse" avais-tu écrit à la page 149 des Annales du bac 2003 de Physique-Chimie, pensant certainement que je ne les ouvrirai jamais... Il faut croire que je suis plus sérieuse qu'il n'y paraissait à l'époque.
En attendant je me balade toujours sur internet à la recherche de quelqu'un d'intéressant. Et voilà que je tombe sur un charmant garçon qui a l'air d'être moi mais avec un chromosome Y. Seulement pas moyen de le contacter sans raquer. Site de rencontre de merde ! Pour l'instant j'estime que rencontrer son âme sœur ne vaut pas 35€.
Ma pingrerie me perdra !
J'ai comme une envie de Sangria.