vendredi 29 février 2008

Avachie sur une chaise de cuisine, un mug à moitié rempli de chocolat chaud et la tête renversée en arrière... je m'ennuie. Je ne devrais pas m'ennuyer.
Je devrais travailler comme une acharnée. Mais je sais que j'ai atteint ma limite.
La fatigue mentale me guète, je ne suis pas bien résistante....
Aujourd'hui j'ai encore pleuré. Pleuré comme ça, pleuré pour rien. Juste parce que je me sens désemparée, dépassée par tout. Pleuré d'épuisement peut-être, alors que je prends des vitamines. Je suis rongée de l'intérieur, j'ai l'impression d'être en plein cauchemar, quand on doit s'enfuir, agir vite, mais qu'on en n'a pas la force. Avec un peu de chance, ce n'est qu'un rêve et tout va rentrer facilement dans l'ordre.

Une fois j'ai rêvé que je m'accrochais à une corde dans le vide et qu'au-dessous de moi m'attendaient des crocodiles. Dans mon rêve, j'avais peur de tomber, et tout à coup mon cerveau a pris conscience que ce n'était qu'un rêve : j'ai pensé "je ne peux pas mourir, je ne peux même pas souffrir ! On va voir ce qu'il se passe si je me laisse dévorer !" Et dans mon rêve, j'ai lâché la corde, par défi, juste pour voir comment j'allais continuer mon rêve. Et au moment où le crocodile a refermé sa puissante mâchoire sur ma chair, je me suis réveillée. "Un peu facile !" me suis-je dit, néanmoins bluffée par les mystère du cerveau qui joue avec le conscient et l'inconscient.

Lorsqu'un vieux type qui pouvait être mon père m'a ostensiblement draguée dans un café, m'extorquant mon numéro de téléphone, mon cerveau a dû l'interpréter comme étant un rêve. Lorsqu'il m'a appelée pour m'inviter à déjeuner, c'est mon inconscient qui a accepté. Au fond de moi, quelque chose hurlait "danger !" mais là aussi j'ai lâché la corde au-dessus des crocodiles rien que pour voir ce qui allait se passer. Me mettre dans une situation impossible par simple challenge... Il a fallu que mon cerveau interprète les mots "j'habite dans un appartement où il y a un toubib : il y a beaucoup de passage, vous ne vous ferez pas remarquer" pour que je me réveille.

En ce moment, je n'ai même plus la curiosité de voir comment je vais m'en sortir puisque je connais malheureusement déjà la fin. Je suis allée un peu trop loin, mais ce n'était même pas vraiment exprès : ce n'est plus drôle ! Je ne veux plus rire, je ne veux plus jouer !
Arrêtez !!


mercredi 27 février 2008

"Bonsoir ! ..."
Un type louche que je croise m'adresse la parole lorsque je suis à sa hauteur. Le problème c'est que comme j'avance, et que lui aussi avance, la deuxième loi de Newton pouvant s'appliquer en supposant le référentiel terrestre galiléen (ce qui est une excellente approximation étant donnée la courte durée du phénomène) on peut estimer que lorsque mon cerveau reçoit l'information, nous nous sommes déjà dépassés.
Qu'est-ce qu'il me veut encore çui-là ?
T'as quelque chose à me proposer ? Non ? Ben alors casse-toi pauv' con.

Les volants des panneaux publicitaires mécaniques pivotent à intervalles réguliers, tous en même temps dans un couinement strident, répondant au vent qui s'engouffre dans les ruelles. Il commence vaguement à pleuvoir, pourtant il fait doux ce soir : je garde mon blouson ouvert. Tout comme les deux gros boutons en haut de mon pull. J'exhibe une tentative de décolleté bien minable : on fait ce qu'on peut avec les maigres moyens du bord.
Mon écharpe ondule au gré des rafales, s'enroulant puis se déroulant autour de mon cou selon l'orientation de la rue.
Je ne sais pas où je vais.
Ou plutôt, je sais déjà où je ne vais pas. Ce soir je ne prendrai pas le bus pour rentrer, d'ailleurs je n'ai même pas de ticket.
Perdue dans mes pensées, j'erre au cœur de la ville quasi déserte, normal pour un mardi soir. Par habitude, j'ai toutefois toujours l'impression d'être le week-end quand j'arpente les bars, et c'est régulièrement que je m'étonne de l'absence d'animation le soir.
Maintenant je sors en semaine.
J'ai de plus en plus l'impression d'être laissée à l'abandon, alors qu'auparavant le fait de ne pas avoir de contraintes me donnait une impression de liberté. Tu parles. Comment parler de liberté si on n'a pas d'obligations ? Impossible de comparer. Il n'y a personne de plus heureux que le travailleur un vendredi soir lorsqu'il va se détendre dans un bar avec ses amis après une semaine entière de dur labeur. Le type qui de toute façon traine ses savates en semaine parce qu'il n'a rien d'autre à faire en profite beaucoup moins. On marche par contraste, c'est bien connu.

Je croise des personnes qui rentrent probablement chez elles. Comme souvent, je leur imagine une vie, puis, comme souvent, par glissement, je fantasme sur ma propre vie. Je me représente avec un boulot, dans une autre ville avec un appartement bien douillet. Je me vois rentrer et déposer un baiser sur la joue d'un homme qui m'attendait.

Traversant un pont, je m'attarde au milieu, accoudée à mon habitude à la rambarde, pensive et le regard dans le vague. Le vent soulève l'eau noire qui clapote contre la rive, en éclaboussant les bords.
J'allume une dernière cigarette.




Peur(s) du noir

Peur de la mort, peur de la souffrance, peur de l'échec, de l'humiliation, ou peur "d'être de centre gauche" comme nous confie la narratrice.... Grandes ou petites, intériorisées, exprimées, réfléchies ou incontrôlables, encore un bon vieux sentiment universel bien connu de tous.
Peur(s) du noir nous présente un bien beau panel des différentes formes que peut prendre la peur.
Impossible d'en raconter des extraits sans briser le charme de chacun des courts métrages ...
Toi qui a une grande imagination et qui est de nature sensible et rêveuse, tu vas adorer ce film !



mardi 26 février 2008

Crémaillère


Pendaison de crémaillère !
Voici ma nouvelle maison !
j'ai décidé de quitter 20.six après une fausse manipulation qui a détruit toute la mise en page de mon blog. En plus, ici on peut mettre de la musique, et ça, ça faisait bien trop longtemps que j'en avais envie. Mon blog s'appelle quand même Monday Morning en "hommage" à Pulp !



lundi 25 février 2008

Eat your make-up

Bon !
Ça fait pas loin d'une semaine que je suis enfermée à la maison, et quelques jours que ne je fais que réviser, alors je l'ai bien mérité : je sors. Il y a une vague soirée électro, avec des gens qui mixent des sons de jeux vidéos, Gameboy etc... Pas franchement motivée par la musique, mais il y aura sûrement moyen que je croise des personnes que je connais : ces oiseaux de nuit qui même un mercredi soir avec match de foot sur TF1 sont capables de zoner quelque part tant qu'il y a de la bière.
Un peu difficile de se motiver à bouger quand on prend l'habitude de se coucher tôt, à 20h45 je décide de me préparer.

Bon...
Ca fait pas loin d'une semaine que je suis enfermée à la maison donc que je ne prends la peine ni de me coiffer ni de mettre des lentilles, et encore moins de me maquiller. Alors ce soir c'est le grand soir ! Mon instinct de fille remonte bizarrement à la surface, et le besoin vital de me pomponner me prend soudain à la gorge.
Voyons voir...
J'avise des échantillons qui traînent depuis des mois dans ma petite corbeille : fond de teint crème machin truc effet peau de pêche bidule pour peaux claires. Ah ben c'est rigolo ça, je vais essayer !
N'étant pas habituée, je m'en tartine allègrement, donnant ainsi l'illusion de rentrer de vacances au ski (les marques des lunettes en moins). OK c'est pas grave, de toute façon il fera sombre, je me taperai pas trop la honte. Khôl, mascara, machin correcteur pour camoufler le bouton sur le menton.
Du gel dans les cheveux, il faudra en racheter...
Parfum. Et pour finir, du gloss sur les lèvres tellement vieux que ça colle un max cette saloperie.
Je peux pas faire mieux...

"Ouah, mais qui veux-tu séduire ?" me lance-t-on.
Je sais pas encore, mais en tout cas ça ne me ferait pas de mal de découvrir de nouvelles personnes, drague ou pas.

Arrivée au centre ville, je trouve une place pile en face des quais. R. est là qui fume une clope dehors. Des gens sont à l'intérieur qui regardent le match tandis que de la musique résonne en bas. Je descends, tire sur une mèche de ma frange pour en effiler le bout, prête à éblouir mon public. Je pousse la porte et là, c'est le drame :


Personne.

Ou presque.

S. à l'entrée, perchée sur un siège, des flyers encore bien empilés sur la table où repose une caisse désespérément vide ; A. seul au bar, une bière devant lui.
Et C. au fond de la salle vide qui s'amuse avec la table de mixage.
Je fais la bise à tout le monde.
C'est tout ? Putain il est déjà 22h et il n'y a pas un chat.

Déçue, je papote avec A. qui vient de rentrer de ses vacances dans les Vosges, ou le Jura je sais même plus. Il me tend un sac en papier. "Tu veux des figues ?" Non merci...
Dégoûtée.

Je cherche déjà une alternative dans ma tête : aucun autre concert de prévu ? Je fais l'inventaire des différents lieux de sortie, sans trouver de solution satisfaisante.
Pfff alors moi je me fais toute belle et tout, je prends la bagnole, et je tombe sur un faux plan !

L'idée m'effleure de zoner quelque part dans n'importe quel bar, mais je suis trop timide et pas assez déprimée pour jouer la nana bien apprêtée esseulée accoudée au comptoir qui a pas tiré un coup depuis longtemps.

Alors tant pis, je reprends ma voiture et rentre à la maison, pleurant à la mémoire de mon fond de teint pêche, mon mascara, mon khôl, mon gel, mon parfum, et mon putain de gloss gâchés.




Chez jean-Luc et Violette

Chez Jean-Luc et Violette, ça sent le fric. Il tient un restaurant, elle, un bureau de tabac.
On nous sert des coupes de crémant à l'apéro, avec des Tuc tartinés d'une pâte faite de thon, de mayonnaise et d'oeuf dur.
Ils avaient tous envie de me rencontrer : forcément, je pars en vacances avec eux au printemps ; ma sœur et son copain m'ayant invitée à partager leur semaine en Turquie avec toutes ces personnes.
Je bois ma coupe très vite.

Jean-Luc et Violette ont deux fils, l'un se la joue racaille et l'autre gothique. L'un a une veste avec capuche et moumoute et l'autre cache son visage d'adolescent derrière ses longs cheveux filasses. L'un parle beaucoup et l'autre émet de temps en temps des petits sons aigus comme pour signaler sa présence.

On me ressert une coupe de crémant.

J'ai le cul vissé sur le canapé entre ma sœur et le catalogue de voyage où la description de l'hôtel se trouve page 41.

On me ressert une coupe de crémant.

Je commence à me sentir un peu plus à l'aise. J'écoute d'une oreille distraite les conversations, en essayant de retenir les prénoms et les liens de famille entre tous les invités. Je ne comprends pas pourquoi on appelle tantôt cette fille Marie, tantôt Christine. Il s'avèrera par la suite qu'elle s'appelle tout bêtement Marie-Christine, mais que ses potes l'appellent Marie et ses parents Christine pour ne pas confondre avec sa mère qui elle même s'appelle Marie-Grâce bien que tout le monde l'appelle Grâce. Allez comprendre...

On passe enfin à table. Une raclette. Ben oui c'est convivial... Ça permet de faire connaissance il parait. En fait ils n'en ont rien à foutre de moi. Ça tombe bien, j'ai pas les idées assez claire pour tenir une conversation qui me fasse honneur.

On me sert une patate et un verre de vin rouge.

Les hommes discutent de choses et d'autres. L'érudit de service nous bassine avec ses voyages. La conversation dévie sur leur fils (le gothique), ils passent environ 30mn à se foutre de sa gueule, parce qu'apparemment il est radin. Heureusement, ça fait un moment qu'il a rejoint ses amis sur MSN.

On me ressert un verre de vin rouge.
Je n'ai plus très faim.
Loïc a perdu 5 kgs.

On remplit les verres en même temps qu'on demande "tu conduis ?" A la fin, plus personne ne sait s'il conduit. Chacun prétend que son conjoint à l'autre bout de la table prendra le volant. De toute façon tout le monde est largement au-dessus de la barre.

Dessert.
Je n'ose pas dire que je n'aimerais pas manger de chantilly, alors tant pis, je me tais et je bouffe la crème.
On me sert un verre d'Amaretto en digestif.
Puis un café.
Puis un autre verre d'Amaretto.
Puis un autre café.

Michaël nous reconduit. A l'arrière, je pose ma tête contre la vitre froide : on voit bien toutes les étoiles ce soir, c'est magnifique. Je me laisse bercer par la route, j'aime me faire conduire. Ca me rappelle quand j'étais petite et qu'on allait manger chez des amis. Quel bonheur de s'assoupir dans la voiture puis de se faire porter jusqu'à son lit douillet et border.
Dis Michaël, tu veux bien me border ?

Au moment de dormir, au sein de mon corps se livre une lutte intense entre l'effet abrutissant de l'alcool et la tension due aux deux cafés. Mon corps est engourdi, je me sens fatiguée mais mes yeux sont grands ouverts et mes sens aux aguets.

Finalement je sombre dans un sommeil qui sera entrecoupé par les ronflements de Michaël et ma sœur qui bouge à côté de moi.

D'ailleurs je ferais bien une sieste.
Ou je reprendrais bien un café.
Ou les deux...

La parfaite et la chieuse

Incroyable comme ma soeur H. et moi sommes totalement opposées.
Elle, c'est la perfection même : elle est douce, calme, serviable, toujours de bonne humeur, adorable avec les parents, toujours à rendre service, se préoccuper des autres, faire la conversation. Elle se précipite pour ranger les courses, faire la vaisselle, vider le lave-vaisselle sans qu'on ait besoin de le lui demander. Elle est extrêmement sérieuse et travailleuse, c'est facile : elle travaille tout le temps.
Elle déborde d'amour envers son compagnon, elle lui téléphone plusieurs fois par jour. Elle ne fume pas, ne boit pas d'alcool. Elle ne ment pas, n'a jamais triché, n'ose même pas frauder au cinéma en prenant ma carte d'étudiante. Elle se couche tôt et ne tient pas les fêtes.
Je vous jure que pour lui reprocher quelque chose il faut se lever tôt !

Moi, c'est une toute autre histoire : je suis plutôt agressive, souvent de mauvaise humeur, railleuse, moqueuse. Je rembarre les parents, et pour que je bouge mon cul il vaut mieux me le demander explicitement. J'adore glander et trainer pendant des heures devant l'ordinateur ou dans la rue. Je ne suis pas très sérieuse, je fais tout à la dernière minute dans le stress, à l'arrache et du coup je fais chier tout le monde parce que je suis d'encore plus mauvais poil. Je suis loin de déborder d'amour, mais en même temps je n'ai pas de compagnon c'est aussi pour ça peut-être, enfin il faut espérer... Je fume et je picole pas mal et sans être une junkie je peux dire que je sais de quoi on parle quand on dit le mot "drogues" (au pluriel). Je mens aussi souvent qu'il est nécessaire pour éviter de désespérer ma mère, j'ai triché jusqu'aux derniers partiels de Licence en fac, et je n'hésite jamais à frauder si l'occasion se présente. Je suis une couche tard et j'ai déjà été plusieurs fois totalement décalée dans mon rythme (lever 11h - manger - faire une sieste - manger à 20h - sortir - rentrer à 4h - lever 11h...). Bref, mes amis me considèrent comme très sociable et ma famille comme débauchée invivable.

Mais comment mes parents ont-ils fait pour engendrer deux monstres pareils ?

Ces soirées-là

Dans ces soirées là, on rentre du ciné, on mange une soupe, et on boit chacun une bouteille de rouge.

On finit par regarder la télé : y a Babel qui passe sur Canal +

On se passe le sachet de Bretzels qu'on grignote entre deux rasades.

Dans ces soirées, on est vautré sur le canap' et une fois le film fini, on regarde l'heure et après un bref regard vers l'autre, on conclue qu'il est encore trop tôt pour aller se coucher. Alors on zappe.
Sur Planète il y a un documentaire sur le pénis. C'est marrant, on se moque des gens qui parlent sérieusement du phallus tout puissant des hommes. On en profite pour mater la bite d'Iggy Pop qu'il avait l'habitude d'exhiber lors de ses concerts.

On finit par sa chercher autre chose à boire. Y a bien quelqu'un qui aura ramené des saloperies pour se faire des cocktails.


Et puis on se lève, j'ai la tête qui tourne. La bouteille vide de rouge en main, je fais quelques pas dans le couloir puis je me vautre sur le carrelage. On rigole.

Dans ces soirées, on pue la vinasse. On se fout au pieu et on a le hoquet. Finalement, on se relève.
Dans ces soirées, on n'arrive pas à atteindre à t
emps la cuvette des toilettes. Dans ces soirées, le parquet est taché, le papier peint arrosé de traînées rouges. C'est dégueulasse.
Dans ces soirées, quelqu'un finit par vomir dans le lavabo.

Après, on ne se souvient pas de tout, quand on prend sa douche, on découvre qu'on a des phrases écrites sur les cuisses, des dessins au stylo sur le bras...
Je fais du café.
Au fur et à mesure que j'émerge, je me rends
compte des dégâts. Les trainées et les éclaboussures refont surface en même temps que mon cerveau sort du mode veille. A chaque minute qui passe, ma tête est de moins en moins embrumée et les taches se dévoilent.

J'ai des bleus sur les genoux, je ne sais même plus pourquoi. Je crois que je me suis vautrée sur le carrelage à un moment...
Faudra changer le papier peint, et ça pue dans u
n coin de la chambre.

Puis on boit de l'eau, et on se reprend une cuite dans la gueule. Quand le bus prend des virages je me sens mal.

Ces soirées là sont malsaines, et à chaque fois on se dit que cette fois, c'était la dernière.

Et euhh

"-Et donc, toi aussi tu es artiste ?
-Euh, non....

"-Alors c'est toi la nouvelle coloc de M. ?
-Euh, non..."

"-Toi aussi t'es une amie de lycée ?
-Non pas du tout, en fait c'est la troisième fois que je la vois"

"-Ouahh mais c'est dingue, je te donnais vachement plus ! Tu fais pas du tout ton âge...
-Oui je sais, on me dit tout le temps que je fais plus vieille..."


C'est étrange d'être dans une soirée où finalement personne ne sait vraiment qui je suis. J'ai tellement l'air d'être chez moi qu'on me prend pour une sorte de pilier, alors que je ne fais que m'incruster parmi tous ces gens...


Excuse-moi

C'est marrant, quand je croise un mec qui me plait, et que j'ai l'opportunité de lui adresser la parole, il me vient toujours le même réflexe : je l'agresse.

Ça doit être la façon qu'a mon inconscient de cacher mon malaise et ma timidité. Cette façon d'être sur la défensive lorsque je me sens dépassée par les émotions est plutôt pénible.
Genre je te fais du mal avant que toi tu m'en fasse si tu m'envoies chier. Comme ça je ne regretterai rien : mêm
e pas mal ! Ahahaaaa j'anticipe ma propre honte en LUI foutant la honte.

Parce que moi je suis pas foutue de dire quelque chose d'agréable et de livrer mes sentiments à quelqu'un en le regardant dans les yeux.
On dirait que j'ai honte de faire plaisir, ho
nte de dire "je t'aime" honte de dire "merci", honte de dire "sans toi je n'y serais jamais arrivée"...

Alors excuse-moi d'avance...

La mémoire neuve

Au début, quand il me racontait des choses qu'il m'avait déjà dites une ou deux fois, sans se rendre compte qu'il radotait, et avec les mêmes mots, les mêmes effets de style, ça m'étonnait et m'inquiétait un peu. Par la suite mon inquiétude s'est transformée en lassitude et irritation ; les premières fois je n'osais rien dire, et ponctuais ses phrases par des "nooon ?!" "ah oui ?!" qui sonnaient vrai parce que je suis plutôt bonne actrice. Par la suite, je le coupais dès le début, "ouiii c'est vrai, tu me l'as déjà raconté". Néanmoins, au fond de moi, j'avais peur pour sa mémoire. Je mettais ces failles sur le compte des excès. Je veux bien qu'il parle de certaines choses à ses nombreux potes, et qu'à la fin il ne sache plus exactement à qui il l'a dit, dans quelle soirée, dans quel bar et qui était autour de la table à ce moment... Mais à moi, quand même ! Mon côté jeune fille pure trouvait tout cela absolument déplorable. Et puis j'ai commencé à m'apercevoir que ma propre mémoire me jouait parfois des tours. Certains moments, un prénom me dit vaguement quelque chose, j'ai l'impression que j'ai rencontré la personne à une soirée, mais je suis incapable de dire où exactement. Je confonds régulièrement les prénoms. Julien s'appelle en fait Jérôme, Paul est en fait Marc. L'autre soir, en conduisant je suis partie dans mon délire récurent : j'ai raconté à F. que mes parents ne me laissaient décidément pas vivre ma vie. Il m'écoutait patiemment, quand tout à coup je me suis aperçue que je lui avais déjà tout dit sur MSN la veille. Distraite je l'ai toujours été. Ne plus savoir où j'ai bien pu garer ma voiture est un désagréable sentiment bien familier. Mais radoter, ça m'énerve profondément. J'ai l'impression de reproduire les manies de mes parents qui m'ont toujours agacées. Et finalement, en regardant autour de moi, je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule. F. ne se souvenait même pas quels boulot font mes soeurs, il confond les lieux et heures de rendez-vous, et il m'accuse ensuite de faire n'importe quoi alors qu'on s'était mis d'accord la veille au téléphone. Il faut croire qu'avec le temps, les neurones se dégradent et que c'est un processus naturel. Notre cerveau devait être au mieux de sa forme quand on avait 16 ans...


Emballé c'est pesé

Ce matin, pour la première fois depuis environ trois ans, je me suis pesée.

Finalement, c'était plutôt facile. J'ai réussi à être totalement détachée de ce qui était affiché. Rien à foutre...

La capacité étonnante que j'ai à effacer tous les moments pénibles et pas du tout assumés de mon passé me permet de certainement mieux vivre le présent. Toutefois, des images de moi sur la balance trois fois par jour me hantent encore quelques fois. Moi en train de mentir à ma mère, me mettant systématiquement entre 3 et 5kg de plus que la réalité. Mon père me forçait à monter sur la balance devant lui, et surveillait mon poids toutes les semaines.

A l'époque, j'étais capable de m'enfiler presque 1L d'eau pour faire 1kg de plus au moment du supplice de la pesée, avant de vider ma vessie en catastrophe une heure après.
A l'époque je planquais des morceaux de brioche du petit déjeuner que je refusais d'avaler dans mon pyjama. Le jour où ma mère a découvert mon stratagème, j'ai cru mourir de honte...
A l'époque, j'étais obsédée par mes cuisses qui se touchaient quand j'avais les pieds joints.
A l'époque....

Ce genre de préoccupations est bien loin maintenant. Un nouveau souci en chasse un autre. Aujourd'hui je regarde plus souvent autour de moi que mon propre nombril, et c'est moi qui plains les petites minettes anorexiques qui hantent nos rues.

Tourne en rond

Je pensais que j'allais faire de nouvelles rencontres, découvrir de nouveaux horizons, et finalement je croise toujours les mêmes personnes. Finalement, ça parait normal, dans le petit monde des artistes-musiciens de cette ville.
La logique veut aussi qu'on croise forcément les mêmes dans les soirées.

Mais d'ici à reproduire exactement les mêmes schémas, c'est fort !

J'ai rencontré une charmante et très intéressante fille à une soirée. Elle est artiste et un peu barrée, j'aime bien. Etant partie telle Cendrillon, je n'ai pas eu le temps de lui demander son numéro.
Mais comme elle m'avait filé un flyer avec son nom, grâce à la magie du net, j'ai trouvé ses coordonnées sur un site. Je lui écris, elle m'invite à prendre l'apéro chez elle samedi soir...

Ma mère une fois de plus dans l'angoisse et la panique. Je l'entends parler avec mon père, et à travers le couloir, je capte quelques bribes : "fascination pour ce milieu ... mais forcément, c'est pas dans ces soirées qu'elle va rencontrer des ingénieurs einh !...... c'est que des personnes qui ont pas de boulot ! évidemment, ils ont le temps de faire la fête ! .... La dernière fois, elle a rencontré N.. à un concert, et trois jours après elle couchait avec lui ! ..... Ah ben ça, pour foncer, elle fonce, elle a peur de rien !"

Eh ben oui j'ai foncé. Toujours dans l'improvisation. On verra bien.
Résultat, on a picolé du champagne, on est allées à une soirée où j'ai rencontré les mêmes "débauchés", on a rigolé, on a déprimé, j'ai parlé avec S. de son problème d'alcoolisme, et on a fini à nouveau chez cette fille, à fumer des joints avant de rentrer.

Alors que je me battais contre les préjugés de mes parents en ce qui concerne les mœurs douteuses des gens que je croise en concerts et avec qui je traine ma carcasse en soirées, je dois pourtant admettre qu'ils sont dans le vrai....
Picoler, fumer des joints, prendre de la drogue, sortir la nuit, se trainer le jour, ressortir la nuit, telle est leur routine !
Et moi, l'espèce d'intello qui fait semblant de préparer le Capes, je finis par trouver ça normal.

Champagne !

Il parait que ça ne se fait pas de trinquer avec une coupe de champagne.
C'est pourtant ce que nous avons fait ce 24 décembre au soir. Toute la famille réunie. Enfin quand on dit "toute la famille" ça se résume à "la seule" famille c'est-à-dire mes parents et mes deux sœurs.
Donc on est à table, ma mère sert le champagne. Du vrai, du bon, du fort...

C'est que ça monte vite à la tête cette chose là. Au bout de quelques minutes, nous sommes tous pompettes. Ça se voit à nos sourires crispés, et à notre gaucherie.

Ma mère râle parce que je refuse de mettre trop de beurre sur mes toasts. Maman, jamais de la vie tu n'arriveras à faire facilement bouffer du beurre à un ancienne anorexique, il faut te le mettre dans la tête !

Je regarde mes sœurs, compare leurs traits, leurs plis au coin des yeux. C'est flagrant comme l'une a l'air plus vieille alors qu'elles sont pourtant jumelles.
Je me dis qu'elle a vraiment de la chance d'être casée avec son compagnon. Ils ont l'air tellement bien ensemble. "Regardez, vous allez être heureux" c'est cette réplique de La Maman et la putain qui me vient à l'esprit quand je les vois ensemble.

Et l'autre, si elle continue comme ça, elle va jamais se trouver un mec.

Et moi, si je continue comme ça je vais jamais me trouver un mec.
J'aurais peut-être pas dû me couper les cheveux...
Et faut aussi que j'arrête de picoler comme ça.

Oh putain, j'aime pas Noël.

Une espèce de Titanic qui s'enfonce dans mon horizon

L'autre soir je suis allée faire la fête dans ce fameux bateau.

Dès que j'ai mis un pied dans la salle, j'ai tout de suite vu que quelque chose clochait. J'ai fait la bise à toutes les personnes que je connaissais, et qui voulaient bien jeter un œil sur moi. Puis une fois mon petit tour d'horizon achevé, je me suis posée sur la bonne vieille banquette rouge, une bière à la main.
Et c'est en regardant autour de moi que j'ai compris ce qui n'allait pas ici : tout le monde était beau.
C'était flagrant : les mecs étaient beaux, les nanas étaient belles, tout le monde avait un look soit rock'n roll, soit dandy, soit un peu baba cool, mais surtout ils étaient horriblement sexys.

Même quand, sous l'effet de l'alcool ou je ne sais quoi, C... agrippe une fille au collet et la plaque contre le mur en criant "tu te fous de moi ?!!" elle est sacrément attirante.

Ce bateau sentait le sexe à plein nez. La fatigue et l'alcool aidant, les gens étaient plus détendus que d'habitude, se laissaient aller, se trémoussaient lascivement sans honte. Et même moi je m'y suis mise, à onduler un peu sur la musique, moi qui d'habitude suis tellement raide genre bras croisés - talon battant la mesure.

Détendue au point de spontanément adresser la parole à des gens, sans complexe pour une fois.
Détendue au point de taper la discute naturellement avec mon ex, et de lui faire la bise comme au premier jour, comme si rien ne s'était passé, comme si ce n'était qu'un simple pote.
Détendue au point de rigoler, et de m'en foutre totalement de la vie et de l'avis des autres. Au point d'oublier de rentrer tôt, d'oublier que j'ai les jours suivants une présentation et que j'ai à peine bossé.

Simplement tout oublier, et se laisser flotter, désinvolte, baignant dans un univers parallèle et tellement agréable, l'univers de la nuit, du rock'n roll et de l'insouciance.

C'est seulement quand on pousse la porte pour ressortir qu'on se rend compte que le bateau est toujours solidement arrimé au quai, et qu'il en sera éternellement ainsi...

Vous ne vous êtes même pas encore battue

Ben non, je ne me suis même pas encore battue. Parce que je pense d'avance que c'est foutu. L'esprit de compétition c'est vraiment pas mon truc.
Ça prendra le temps qu'il faudra tout ce bordel, je suis pas obligée de jouer la nana surdouée qui se crève à réviser et qui considère que chaque seconde passée sans le nez fourré dans ses cours est une seconde de perdue.

Mais les gens ils comprennent pas ça...

C'est pas la première fois que quelqu'un me fait une remarque quant à ma désinvolture, et mon absence d'ambition.

Ben ouais, mon gars, j'ai pas d'ambition !
Je suis incapable de pousser les autres pour me faire une place, incapable de mettre l'amitié de côté pour avancer.
Incapable de souffrir pour un concours à la con, surtout si c'est pour le planter de toute façon au final.

Mais faut croire qu'en ce moment, c'est à la mode d'être arriviste, et de "travailler plus pour gagner plus".

Moi c'est plutôt "travailler juste assez pour vivre correctement"

Comme disait un de mes prof "dans la vie, il n'y a pas que les études, l'important c'est avant tout l'aventure humaine et les rencontres"
Et je suis totalement d'accord avec lui.


Un cauchemar

Comme dans un cauchemar, au moment où on veut s'enfuir à toutes jambes et qu'on pédale lamentablement dans le vide... On fait presque du sur-place. On a beau se concentrer, les pieds semblent peser des tonnes, et c'est impossible d'avancer.

En ce moment, ma vie est exactement comme ça. Je ne sais pas comment je fais, mais je ne fais rien. J'ai beau essayer de me concentrer, je me disperse parce que j'ai tellement de choses à faire que je ne sais plus par quoi commencer. Problème de gestion du temps ?

Je lis quelque chose
J'oublie
Je me dis qu'il faudrait que je fasse ça
Je l'oublie

Au final, je n'en sais pas tellement plus qu'il y a quelques mois alors que je devrais déjà être au top niveau.

C'est foutu

Juste bien

Après une semaine épuisante, une journée de 9h vendredi, rentrée en prenant le bus de 19h15, mangé des légumes, j'ai rien trouvé de mieux que d'entamer un week-end fracassant.

Concert de Hey hey my my suivis de Stuck in the sound deux groupes parisiens qui se prennent pour les Arctic Monkeys. Mais après tout, puisque pour les Anglais ça marche, je vois pas pourquoi des p'tits gars de chez nous qui ont autant de charisme et de pèche que nos amis anglo-saxons seraient condamnés à l'anonymat. Peut-être un peu commun, un peu facile, un peu trop déjà-entendu-déjà-vu. Ou alors c'est moi qui suis blasée.

Je croise furtivement mon ex et sa copine.
Après avoir vaguement engagé la conversation avec un beau jeune-homme, L. et moi décidons d'aller boire "un dernier verre".

Finalement, on trouve un coin où se poser, on boit des bières à 8°, puis on sort du bar juste avant qu'on nous jette dehors, dans un état assez lamentable. Il était temps parce que la conversation était en train de virer "t'façon on va tous crever". Le stock de généralités était en train de s'épuiser "et alors mon voisin, un jour..." La fatigue était en train de gagner du terrain, et j'étais en train de me dire qu'il valait mieux que je ne croise pas de flics sur la route...

Là j'étais juste bien. Ça faisait longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un auprès de qui je me sens naturellement bien, et avec qui je reste très spontanée.

C'est avec cette pensée positive (pour une fois) que je trace jusque chez moi, monte les escaliers en titubant, jette mes
affaires et mes fringues dans un coin, et saute dans le pieu. Enfin le week-end.

Le réveil fut plus violent, mon horloge interne étant bloquée sur 8h00 grand maximum, quelle que soit l'heure à laquelle je me couche la veille.
Scrogneugneu
En plus j'ai plein de choses à faire, j'ai un rapport à boucler, des cours à réviser, plein d'exercices à faire... Je suis loin d'être sortie de l'auberge avec mes 4h30 de sommeil.


Hier j'ai entamé le week-end fracassant idéal du travailleur qui peut se reposer le week-end...

Jouer sa vie

Après cet échec, c'est le moral dans les chaussettes que je quitte la maison. Le moral dans les chaussettes, mais en courant, parce que je suis très en retard pour avoir mon bus.
Vu l'heure qu'il est, je sais qu'il est impossible de l'avoir. D'ailleurs à quoi ça sert de courir, tout ça pour le voir s'éloigner en prenant le virage, rendant la scène encore plus cruelle et pitoyable...
Je me suis donc arrêtée, et j'ai à nouveau failli pleurer face au destin qui s'acharne sur moi. Mais un doute subsiste : si jamais le bus a pris son temps pour une fois pour dégringoler la rue... J'ai une toute petite chance que le chauffeur me voie courir de loin...
Donc pour ne rien regretter, je recommence à trottiner.

Et là je le vois. Il descend la rue ! Je regarde l'arrêt et cours de plus belle : au moins cinq personnes attendent : il va donc s'arrêter !
Je ne pense plus à rien et cours le plus vite possible, je contourne le bus en passant devant, monte à bord et m'effondre enfin dans un siège.
Je ferme les yeux quelques secondes, puis regarde autour de moi, je fixe le plafond et finalement souris.

D'habitude je ne crois pas aux signes du destin, mais là je ne peux pas m'empêcher de faire le lien entre cet épisode qui vient de m'apprendre que même si on pense échouer il reste un espoir et qu'il ne faut surtout pas renoncer, et la situation dans laquelle je suis...



Cet après-midi à la bibliothèque, je croise un homme. Cet homme travaille apparemment sur les sites cristallographiques, chose au programme du Capes. Je le regarde, esquisse une sourire, et sors mon gros classeur de chimie organique.
Il me remarque, me souris à son tour et engage la conversation. Il est prof de Physique-Chimie et prépare l'Agrégation interne maintenant qu'il a le temps de se consacrer à nouveau à ses "études". En effet, avant, sa vie "ne lui a pas laissé le temps". Ce précieux temps sera quelques minutes plus tard incarné par un garçon d'environ 8 ans qui appelle l'homme "papa".

Je travaille à sa table, on galère chacun de notre côté. Quelques regards complices... Avant de partir, il me souhaite bonne chance "N'oublie pas : un concours, il faut le préparer comme si on jouait sa vie".

cry motherfucker

La dernière fois que j'avais pleuré comme ça, c'était pendant mes partiels de Licence, cinq minutes après m'être rendu compte que j'avais totalement planté le seul exercice dont j'étais certaine (tout ça parce que j'avais ôté les électrons de la couche 3d alors que c'est d'abord de la couche 4s qu'ils partent...) La fausse joie a toujours été pour moi une des choses les plus cruelles qu'on puisse ressentir.
C'est en pleurant à nouveau toutes les larmes de mon corps après avoir chié une présentation de TP devant la classe que j'ai pris conscience de mon amour propre démesuré.

A y réfléchir, ce sont toujours les échecs scolaires qui m'ont fait pleurer.
La première fois, c'était à l'école primaire, lorsque la maîtresse m'avait donné un zéro parce qu'avais "laissé" mon voisin copier sur moi.
Puis au collège, je me souviens avoir pleurniché après un contrôle de Physique "loupé". Enfin au lycée, j'ai trempé ma copie de maths en haut de laquelle
trônait un 06 entouré de rouge que suivait un cruel "connaissances insuffisantes".

Ce n'est pas que je ne digère pas l'échec (soit dit en passant, je n'en ai pas subi beaucoup), c'est simplement que je ne
supporte pas mes faiblesses. Etre prise en défaut me fait honte. Si j'échoue c'est forcément de ma faute, que je ne travaille pas assez, que je ne me suis pas donné les moyens de réussir...

Alors ce soir, après cette journée stressante de préparation de l'épreuve, tout ça pour faire une présentation mollassonne, hésitante et plate, c'en était trop !
La honte, le regret, la déception, la culpabilité, le découragement et enfin la remise en question, c'en était trop.

J'ai donc pleuré, et j'ai même eu honte de pleurer, car je savais au fond de moi que ce n'était vraiment pas grave.

Honte car je ne suis pas foutue de pleurer pour quelqu'un d'autre que pour moi.

Au twenty-two bar

J'avais failli oublier comment ça se passe tout ça. Aller dans un bar, avec un pote rencontré il n'y a pas longtemps mais qu'on apprécie beaucoup parce qu'il est marrant et sympa, et qu'en plus on a les mêmes goûts.

Aller dans un bar naïvement, avec son pote, rigoler, boire des bières à 8°, papoter... Et puis là il commence à se comporter bizarrement, à se rapprocher, à me coller même. Il tente de draguer les deux Polonaises à la table d'à côté ; se prend un vent, je rigole, on est bien. Et un peu éméchés aussi.


Des amis nous rejoignent, puis tout le monde s'en va sauf lui et moi. Tiens, il va pas avec eux ?
Et puis l'ambiance devient un peu plus lourde, on parle de tout, de rien, de musique. "Non je ne suis pas homosexuelle" même si je mate beaucoup les filles. Les filles, c'est beau, c'est tellement complexe et mignon qu'on a envie de les prendre dans les bras pour les consoler et leur faire du bien, c'est naturel. C'est un peu comme les chatons.

"Tu la trouves pas mignonne la serveuse ? Ah mais elle a les cheveux courts, c'est mon truc les filles aux cheveux courts" (tout le monde a compris, j'ai les cheveux courts...)

Ça devient lourd là.
Un truc que j'adore, c'est laisser les mecs galérer à me draguer. N'envoyer aucun signe, ni de rejet, ni d'encouragement. Rien, que dalle. C'est ultra stressant pour eux, les pauvres. Ils envoient des perches que je ne saisis pas, alors ils sont paumés, ne savent pas comment continuer.
Pourtant ça serait simple.

Oui ou Non.

Cette question on me l'a déjà posée, mais à chaque fois je me défile. Je sais pas. Je ne sais pas ce que je veux. S'engager c'est vraiment pas mon truc. "Je ne peux pas sortir avec une fille si je ne sais pas comment ça se termine" comme il disait dans "Comment je me suis disputé"

Alors je suis coincée avec ce mec que je croyais un simple ami, qui m'envoit des signaux désespérés que j'ignore froidement.

Mais pourquoi faut-il que les gens qui s'intéressent à moi aient tous 10 ans de plus que moi ??

Comme d'habitude, je pense que je vais faire comme si rien ne s'était passé, et j'aviserai...

i lost control again

Aujourd'hui, exceptionnellement, j'ai réussi à garder le contrôle.
Je me suis même pas énervée contre mon binôme. Non, j'ai gardé mon sang froid. Je l'ai même pas engueulé. J'ai réussi à rester zen, voire à garder une légère attitude désinvolte. You're the boss. Après tout, il a trente ans, rien que pour ça il mérite un minimum de respect. Enfin j'essaye de me dire ça, mais mon caractère "dominant" reprend souvent vite le dessus.

Aujourd'hui j'étais particulièrement zen.

C'est aussi peut-être parce que j'ai les tripes en marmelade, et que je plane à moitié. Des vapeurs d'éther, un peu trop près de la bouteille d'oxygène, après ça va mieux... Vive la chimie.


Beaucoup trop de souvenirs me hantent.
Des vagues souvenirs. C'était moi ça ? Putain.... Ces pilules magiques c'était moi ? La conne qui a pris la voiture a
près avoir pris de la C. c'était moi ? La nana qui se baladait avec une bouteille de vodka à la main à 11h du mat' dans un appart' quelque part en ville avant d'aller se vautrer dans un lit quelconque c'était moi ?
Et ce punk métalleux qui vit dans la rue, c'est bien moi qu'il connait ?

Comme dans un rêve. Une vie vécue qu'on assume moyennement, mais avec une certaine fierté tout de même.

Alors avec mes tripes en bouillie et mes trous dans le cerveau, j'essaye de pas trop être insupportable.
Je mets beaucoup plus d'eau dans mon vin maintenant....

Gringo

"-Quand tu m'en veux, tu m'en veux en Espagnol ?"

Voilà la question de la journée.

"-Oui"

Voilà la réponse de la journée

Je suis soulagée, au moins il ne m'en veut pas en Français. je trouve que c'est moins méchant comme ça. Peut-être plus fort pour lui. Mais ça met une certaine distance...

Moi j'ai de l'affection pour lui en Français.

In the sky with diamonds


J'ai toujours été tête en l'air.

C'est une fatalité qui me poursuit depuis la maternelle. Fatalité qui quand j'étais toute petite m'a fait sonner 20 fois chez moi alors que ce jour-là je devais manger chez ma nounou. Ensuite, c'est avec un certain effroi que je me suis réveillée le premier jour de la semaine de révisions, me rendant compte que tous mes cours étaient restés enfermés dans mon casier au lycée (fermé pendant les vacances). Ensuite, j'ai vécu un après-midi de stress extrême
la veille d'une épreuve du Bac parce que j'avais perdu ma pochette contenant ma Convocation (qui était en fait restée à la Poste parce que j'avais fait des photocopies).
Fatalité qui me fait connaitre la honte lorsque que je m'aperçois au moment de régler le coiffeur que j'ai oublié ma CB chez moi.
Je suis capable de laisser les phares de la voiture allumés toute une nuit, ou de laisser la porte côté passager non verrouillée...

Alors j'essaye d'y remédier. Je sais que s'il pleut j'aurais 5 occasions dans la journée de paumer mon parapluie quelque part, alors j'essaye de le ranger systématiquement... Je sais que si j'emmène des objets précieux à la piscine, j'aurais 1 chance sur 2 de l'oublier sur la tablette du vestiaire. Alors j'emmène rien de précieux... Mais oublier d'être attentionnée, j'arrive pas à y remédier.



Les copains d'abord

L'incontournable et traditionnelle soirée chez F.

Régulièrement on s'y retrouve tous, quand les vacances permettent aux étudiants éparpillés partout en France de revenir à la Maison. Chaque soirée a le même schéma. On se marre en remarquant ce qui a changé dans la chambre, les nouvelles affichettes, les nouvelles signatures au plafond. Il faut savoir que la pièce est très spéciale, un véritable musée. Des centaines de soirées passées dans ce lieu qui ressemble plus à un local d'étudiants qu'à une chambre. Dans la cave, des cadavres de bouteilles parmi les cours, des tablatures, les divers objets entassés là (flute à bec de 5ème, sac isotherme, lampe de vélo...), les fauteuils confortables et défoncés à force d'y avoir posés nos fesses.
Chaque photo, chaque objet a une histoire, une anecdote, et nous ne nous lassons pas de les regarder, car ils nous rappellent des souvenirs de soirées impérissables, de fous rires ou simplement des bons moments passés ensemble.

Après avoir constaté qu'on est toujours presque chez soi, on se souvient des trucs marrants du lycée, parce qu'il y en a eu des trucs marrants, avec cette bande de joyeux drilles. Les autres "invités" sont évidemment largués, mais les plus anciens potes sont dans leur délire....
En toute fin de soirée, après plusieurs bières, verres de Vodka et de Rhum, vient le moment musical : F. attrape sa guitare et nous joue quelques morceaux.

On quitte les autres en se disant qu'on en a de la chance de se voir encore tous comme au bon vieux temps, on espère chacun que ça durera le plus longtemps possible, ces traditions à la Brassens, et si "quelqu'un manquera un jour à bord", on espère que ce sera parce qu'il sera marié avec 1,8 enfants plutôt "qu'il sera mort".

En tout cas, elle nous manquera cette foutue chambre... Mais je suis sure qu'on y entendra encore nos rires résonner, échos de notre jeunesse insouciante et tellement réconfortante.


Un peu frisquet

Marre d'avoir froid !

C'est quoi le problème avec moi ? "Fuir le bonheur de peur qu'il se sauve" qu'elle chantait l'autre Jane Birkin. Moi ça serait plutôt "Ne pas laisser le bonheur m'approcher parce que c'est de toute façon toujours aux autres que ça arrive ce genre de trucs"
Ah c'est sûr, c'est plus facile de se raconter des histoires que de le provoquer, ce foutu bonheur d'mes deux, au moins on contrôle tout...
Alors je me dis qu'il finira bien par me tomber dessus, mais si j'en crois mes statistiques, j'en ai encore pour 5-6 ans à attendre passivement.

Je peux être tellement froide et méprisante que des fois je me fais peur.

En fait je suis une machine thermique, un réfrigérateur en quelque sorte. Mais pour faire du froid, il lui faut fournir de la chaleur à l'extérieur. De la chaleur, j'en donne en soirées, toujours motivée pour sortir, aller au ciné, boire un verre, aller à un concert, vie sociale et tout et tout.

Mais si tous ces gens avaient fait de la thermodynamique, ils sauraient combien c'est gelé à l'intérieur...

Demain j'arrête

Et c'est là que je commence à comprendre la facilité à passer ses soirées à sortir. Le soir, rien n'est pareil, les gens sont détendus, surtout après quelques verres.

On prend un apéro, écoute nos "amis" qui balancent des banalités "Nan mais vraiment, c'est inquiétant comme le niveau des élèves baisse !"

On va bouffer une pizza avec la vingtaine d'étudiants de notre promo. Parmi ces braves gens, quelques trentenaires qui sont coincés là, au point mort. A quoi ça sert d'avoir passé toutes ces années à s'embourber dans une filière sans débouchée ? La fille d'en face, elle vient de fêter ses trente ans, seule avec deux enfants, des aides pour bouffer et payer les études. On mise pas cher sur elle, personne le dit mais tout le monde le pense.

Après un verre de vin et demi, elle commence à minauder, rigoler, fait des poses en se barbouillant la bouche avec le chocolat de son Liégeois, m'en fait goûter à la cuillère, veut me persuader de m'en mettre sur le nez parce que c'est marrant...

Maman est bourrée...

Remarque, moi aussi d'après la théorie, sauf que ça doit beaucoup moins se voir. Ca faisait longtemps d'ailleurs, enfin quoique... Rentrer d'une traite en bagnole, mode automatique, passer dans la salle de bain machinalement, ranger quelques affaires (parce que l'expérience montre que sur le coup ça passe mieux que le lendemain matin), se laver le visage, crème, pyjama, se foutre au lit et calculer le nombre d'heures de sommeil auxquelles on va voir droit sachant qu'on se lève à 6h20 le lendemain... Les yeux grands ouvert, pas forcément bien, un peu à bloc, un peu énervée, un peu malheureuse.

1h12

1h37

1h58

eh merde

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3h23

putain

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6h20

pffff

Le lendemain on remet ça... Les traits tirés, de mauvais poil en rentrant de la fac, les plans qui se font pas à la dernière minute. Coups de fil, je propose finalement un ciné à F. Pas mal le film, on va boire un coup, on attend dans le bar qu'une amie qui ne vient pas vienne. Les mecs bourrés commencent à beugler.

Quand je sors, un groupe d'étudiants titube dans la rue, un mec se prend un vélo qui était garé là, avant de se vautrer quelques mètres plus loin.

Un vieux avec une bouteille (vide ?) à la main marche énergiquement en hurlant dans une langue étrangère. Ca a l'air d'être de la politique.

Papa est bourré

Run Jack run !

Ce soir j'ai fait mon petit jogging.

A quoi ça sert de courir ? A se donner bonne conscience ? A tenter de perdre des kilos, pour être aussi bien foutue que la nana de la pub Special K qui, soit dit en passant n'a vraiment pas besoin de faire un régime (connasse) ?

Moi je trouve que c'est un excellent moyen de se vider la tête. On est tellement concentré sur soi, ses jambes qui font mal, ses points de côté partout dans le bide, le trajet qui finit pas, qu'on oublie absolument tout. On ne pense que "allez, encore un effort, tu peux le faire, si tu t'arrêtes maintenant tu le regretteras, t'as pas mal au point de marcher !"

C'est une question de volonté, de combativité, ça t'apprend toute la vie de courir.

Tu mets 3 mecs pas vraiment sportifs devant une montée et tu regardes ce qui se passe :

Y en a un, il va respirer un grand coup, y aller comme un boeuf et s'arrêter tout en haut, totalement épuisé mais hyper fier de lui.

Un autre, il va y aller lentement, petites foulées, il va souffrir tout le long mais il continuera ensuite parce qu'il aura encore un peu de jus.

Le dernier, il va commencer à grimper, et quand ça commencera à tirer sur les mollets, il s'arrêtera, fera demi-tour (parce que la descente c'est plus sympa) en se disant qu'il montera la pente un jour où il sera plus en forme, et je vous le donne en mille : ce jour là n'existera pas.

OK c'est de la philosophie de très bas étage, mais j'y ai pensé justement dans une pente. Je me suis dit après tout, pourquoi je me fais chier à courir, je pourrais très bien rester au chaud devant la télé et manger des bretzels !

Mais je cours aussi après cette formidable sensation (chimique) de bien-être, presque d'ataraxie à laquelle on aboutit après environ 25mn de course. Les muscles sont chauds, on a l'impression qu'on pourra courir des heures, avaler les marches d'un immeuble de 20 étages, on peut accélérer son rythme sans ressentir de gêne...

Rahlala les drogués....


Into my arms

"Why don't you hold me in your arms so i never lose control again ?"

J'ai énormément besoin d'être apaisée.

Je cède souvent à des crises d'angoisse, des vents de panique, je suis alors dans un état de stress et de fragilité tellement incontrôlable que chaque pore de ma peau est aux aguets, chaque organe est sur le point d'imploser, mes veines tapent contre mes tempes et mes poings tapent contre les murs et s'écorchent, laissant quelques traces rouges dans cette grande ville, comme témoignage d'une autre perte de contrôle.

Mais moi je n'ai personne qui me prend dans ses bras quand je craque.
Oh, j'étais déjà dans certains bras, mais jamais totalement sereine.

Hier j'étais à un concert de Deine Lakaien, ces allemands mélancoliques et plutôt dépressifs, dont les paroles ne volent pas forcément haut (après tout c'est gothique, donc faut forcément que ça soit triste...)
Pendant une partie du concert, L. et moi nous nous moquions gentiment de toute cette cérémonie et cette ambiance pesante...

La dernière chanson jouée ce soir là était "love me to the end". Les jeunes couples s'enlaçaient tendrement, d'autres couples plus âgés, et certainement plus pudiques n'osaient même plus se jeter un regard complice, sûrement gênés de la situation : l'amour éternel ils n'y croient plus depuis longtemps...

C'est avec un pincement au coeur que je regardais un couple de jeunes gens, la jeune-fille s'agrippait aux bras de son amoureux qui l'enlaçait, espérant sûrement de tout son coeur que ça dure le plus longtemps possible entre eux.
La dernière fois que je me suis agrippée comme ça à quelqu'un, je ne voulais pas le perdre, mais tout au fond de moi, il y avait un cafard qui savait que ça finirait par arriver, et que ce sera moi la responsable. C'était un des moments les plus intenses de lutte intérieure que j'aie jamais connu, voire le pire. Cette sensation horrible d'être perdue, les trippes nouées, le coeur en miettes, le cerveau embrouillé, les membres paralysés, alors on s'agrippe, réflexe pour ne pas s'effondrer, peur de prendre une décision cruelle, terrifiée par l'idée de faire du mal...
Un froid glacial, le sang qui quitte le cerveau pour tomber dans les chaussettes, on a envie de se réveiller d'un cauchemar.

C'est pourquoi mon unique pensée en regardant ces amoureux était "j'espère pour lui qu'il l'aime autant qu'elle, l'aime"

Moi je veux pouvoir agripper des bras sans arrière pensée.

A la fin de la chanson, nous ne faisions plus les malins, on était aigris, sachant que personne ne nous attendra à la maison quand chacun rentrera seul chez lui. Alors on est sorti de la salle, on est allé boire une bière et on a rigolé pour oublier.

Des mecs avec le crâne rasé, grosses pompes et veste en cuir, des vigiles qui tiennent les Rottweilers en laisse, des jeunes lookés frange et jean slim qui se baladent avec une Meteor à la main, des clubbers avec casquette, pull à capuche et foulard : ça sent bon le festival !

Ouf, l'instant d'une soirée de débauche, oublier cet électromagnétisme de merde, il me faudrait rien qu'un an pour essayer de maîtriser un peu cette matière.
Eh ben c'est raté....
Le problème c'est que je suis intoxiquée par la physique, à s'en dégoûter.

Un feed back, un larsen, et hop, la théorie de la propagation, de l'amplification et de la résonance des ondes sonores me revient vaguement en tête. Le problème c'est que j'en sais pas encore assez pour bien comprendre le truc. Je suis encore mademoiselle "à peu près". Intéressée par tout mais pas assez calée pour être intéressante.

C'est pourquoi, en plein festival, je me suis dit que j'allais prendre mon temps cette fois. Au lieu d'être à l'arrache, de me jeter un peu sur tout pour limiter la casse, je vais sereinement tenter d'approfondir mon savoir afin de vraiment maîtriser mon sujet. Après tout je suis jeune, j'ai encore rien foiré, j'ai maintenant le droit de me perfectionner.

On va dire que je suis plutôt The Clash que Sex Pistols...

Celui qui regardera l'image en haut de mon blog verra un machin gribouillé en noir et blanc, puis en y prêtant attention, il trouvera peut-être le profil gauche d'une jeune femme enveloppée dans son manteau de fourrure et portant un collier noir, ou alors il y apercevra une vieille avec un gros nez, un menton en galoche, la bouche entrouverte et regardant dans le vide...

Celui qui me regardera verra un machin souvent en noir et blanc, puis en y prêtant attention, apercevra une (jolie ?) jeune fille portant un blouson en cuir et enroulée dans son foulard, l'air assez sympa et souvent marrante, mais en lui parlant, il trouvera une vieille parfois blasée et souvent pessimiste, cherchant désespérément du nouveau de peur de s'enfermer dans la facilité d'une vie faite certes d'indépendance mais aussi de solitude.

Un grand moment de solitude : le monday morning on ne pense qu'à des choses désagréables, on pense aux bonnes résolutions de la semaine à venir qu'on n'a pas prises les 489 semaines passées, au boulot qui fait chier, aux soirées qu'on devra organiser… On remarque comme tout est toujours pareil : le bus qui arrive à la même heure, les mêmes ados, branchés en permanence, isolés du monde par le MP3 mais connectés aux autres par le portable. Mais à qui ils peuvent bien écrire un lundi matin à 06h55 ? Les mêmes personnes avec la casquette bleue vous tendent le 20 Minutes, le même type acharné espère toujours pêcher du poisson dans l'Ill… Bien qu'on ne rencontre pas les mêmes personnes, on croise les mêmes regards fatigués et moroses…
La journée suit ensuite son cours, comme toutes les autres, mais comme on est occupé, on pense à autre chose alors ça passe…

C'est pour fuir cette sensation d'impuissance face à son destin de fourmi que certains ont l'idée de s'échapper. Mais même les gens qui pensent s'échapper sont tout de même rattrapés par leur propre routine … La routine est la seule chose essentielle à la vie. Plus de routine = mort : le soleil ne se lève-t-il pas tous les matins sur l'autoroute ?

Le Monday morning est la seule décharge électrique qui nous fait prendre conscience de notre situation, et c'est pour cette raison que j'ai créé ce blog, pour y consigner toutes les décharges électriques que je reçois, par forcément les lundis, ni obligatoirement le matin, mais celles qui font que chacun est différent parce qu'à ce moment précis, on a des pensées et qu'on ressent des émotions.