lundi 25 février 2008

Into my arms

"Why don't you hold me in your arms so i never lose control again ?"

J'ai énormément besoin d'être apaisée.

Je cède souvent à des crises d'angoisse, des vents de panique, je suis alors dans un état de stress et de fragilité tellement incontrôlable que chaque pore de ma peau est aux aguets, chaque organe est sur le point d'imploser, mes veines tapent contre mes tempes et mes poings tapent contre les murs et s'écorchent, laissant quelques traces rouges dans cette grande ville, comme témoignage d'une autre perte de contrôle.

Mais moi je n'ai personne qui me prend dans ses bras quand je craque.
Oh, j'étais déjà dans certains bras, mais jamais totalement sereine.

Hier j'étais à un concert de Deine Lakaien, ces allemands mélancoliques et plutôt dépressifs, dont les paroles ne volent pas forcément haut (après tout c'est gothique, donc faut forcément que ça soit triste...)
Pendant une partie du concert, L. et moi nous nous moquions gentiment de toute cette cérémonie et cette ambiance pesante...

La dernière chanson jouée ce soir là était "love me to the end". Les jeunes couples s'enlaçaient tendrement, d'autres couples plus âgés, et certainement plus pudiques n'osaient même plus se jeter un regard complice, sûrement gênés de la situation : l'amour éternel ils n'y croient plus depuis longtemps...

C'est avec un pincement au coeur que je regardais un couple de jeunes gens, la jeune-fille s'agrippait aux bras de son amoureux qui l'enlaçait, espérant sûrement de tout son coeur que ça dure le plus longtemps possible entre eux.
La dernière fois que je me suis agrippée comme ça à quelqu'un, je ne voulais pas le perdre, mais tout au fond de moi, il y avait un cafard qui savait que ça finirait par arriver, et que ce sera moi la responsable. C'était un des moments les plus intenses de lutte intérieure que j'aie jamais connu, voire le pire. Cette sensation horrible d'être perdue, les trippes nouées, le coeur en miettes, le cerveau embrouillé, les membres paralysés, alors on s'agrippe, réflexe pour ne pas s'effondrer, peur de prendre une décision cruelle, terrifiée par l'idée de faire du mal...
Un froid glacial, le sang qui quitte le cerveau pour tomber dans les chaussettes, on a envie de se réveiller d'un cauchemar.

C'est pourquoi mon unique pensée en regardant ces amoureux était "j'espère pour lui qu'il l'aime autant qu'elle, l'aime"

Moi je veux pouvoir agripper des bras sans arrière pensée.

A la fin de la chanson, nous ne faisions plus les malins, on était aigris, sachant que personne ne nous attendra à la maison quand chacun rentrera seul chez lui. Alors on est sorti de la salle, on est allé boire une bière et on a rigolé pour oublier.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très joli moment de lucidité. Avec la gravité qui l'accompagne...