lundi 25 février 2008

Eat your make-up

Bon !
Ça fait pas loin d'une semaine que je suis enfermée à la maison, et quelques jours que ne je fais que réviser, alors je l'ai bien mérité : je sors. Il y a une vague soirée électro, avec des gens qui mixent des sons de jeux vidéos, Gameboy etc... Pas franchement motivée par la musique, mais il y aura sûrement moyen que je croise des personnes que je connais : ces oiseaux de nuit qui même un mercredi soir avec match de foot sur TF1 sont capables de zoner quelque part tant qu'il y a de la bière.
Un peu difficile de se motiver à bouger quand on prend l'habitude de se coucher tôt, à 20h45 je décide de me préparer.

Bon...
Ca fait pas loin d'une semaine que je suis enfermée à la maison donc que je ne prends la peine ni de me coiffer ni de mettre des lentilles, et encore moins de me maquiller. Alors ce soir c'est le grand soir ! Mon instinct de fille remonte bizarrement à la surface, et le besoin vital de me pomponner me prend soudain à la gorge.
Voyons voir...
J'avise des échantillons qui traînent depuis des mois dans ma petite corbeille : fond de teint crème machin truc effet peau de pêche bidule pour peaux claires. Ah ben c'est rigolo ça, je vais essayer !
N'étant pas habituée, je m'en tartine allègrement, donnant ainsi l'illusion de rentrer de vacances au ski (les marques des lunettes en moins). OK c'est pas grave, de toute façon il fera sombre, je me taperai pas trop la honte. Khôl, mascara, machin correcteur pour camoufler le bouton sur le menton.
Du gel dans les cheveux, il faudra en racheter...
Parfum. Et pour finir, du gloss sur les lèvres tellement vieux que ça colle un max cette saloperie.
Je peux pas faire mieux...

"Ouah, mais qui veux-tu séduire ?" me lance-t-on.
Je sais pas encore, mais en tout cas ça ne me ferait pas de mal de découvrir de nouvelles personnes, drague ou pas.

Arrivée au centre ville, je trouve une place pile en face des quais. R. est là qui fume une clope dehors. Des gens sont à l'intérieur qui regardent le match tandis que de la musique résonne en bas. Je descends, tire sur une mèche de ma frange pour en effiler le bout, prête à éblouir mon public. Je pousse la porte et là, c'est le drame :


Personne.

Ou presque.

S. à l'entrée, perchée sur un siège, des flyers encore bien empilés sur la table où repose une caisse désespérément vide ; A. seul au bar, une bière devant lui.
Et C. au fond de la salle vide qui s'amuse avec la table de mixage.
Je fais la bise à tout le monde.
C'est tout ? Putain il est déjà 22h et il n'y a pas un chat.

Déçue, je papote avec A. qui vient de rentrer de ses vacances dans les Vosges, ou le Jura je sais même plus. Il me tend un sac en papier. "Tu veux des figues ?" Non merci...
Dégoûtée.

Je cherche déjà une alternative dans ma tête : aucun autre concert de prévu ? Je fais l'inventaire des différents lieux de sortie, sans trouver de solution satisfaisante.
Pfff alors moi je me fais toute belle et tout, je prends la bagnole, et je tombe sur un faux plan !

L'idée m'effleure de zoner quelque part dans n'importe quel bar, mais je suis trop timide et pas assez déprimée pour jouer la nana bien apprêtée esseulée accoudée au comptoir qui a pas tiré un coup depuis longtemps.

Alors tant pis, je reprends ma voiture et rentre à la maison, pleurant à la mémoire de mon fond de teint pêche, mon mascara, mon khôl, mon gel, mon parfum, et mon putain de gloss gâchés.




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