lundi 25 février 2008

Chez jean-Luc et Violette

Chez Jean-Luc et Violette, ça sent le fric. Il tient un restaurant, elle, un bureau de tabac.
On nous sert des coupes de crémant à l'apéro, avec des Tuc tartinés d'une pâte faite de thon, de mayonnaise et d'oeuf dur.
Ils avaient tous envie de me rencontrer : forcément, je pars en vacances avec eux au printemps ; ma sœur et son copain m'ayant invitée à partager leur semaine en Turquie avec toutes ces personnes.
Je bois ma coupe très vite.

Jean-Luc et Violette ont deux fils, l'un se la joue racaille et l'autre gothique. L'un a une veste avec capuche et moumoute et l'autre cache son visage d'adolescent derrière ses longs cheveux filasses. L'un parle beaucoup et l'autre émet de temps en temps des petits sons aigus comme pour signaler sa présence.

On me ressert une coupe de crémant.

J'ai le cul vissé sur le canapé entre ma sœur et le catalogue de voyage où la description de l'hôtel se trouve page 41.

On me ressert une coupe de crémant.

Je commence à me sentir un peu plus à l'aise. J'écoute d'une oreille distraite les conversations, en essayant de retenir les prénoms et les liens de famille entre tous les invités. Je ne comprends pas pourquoi on appelle tantôt cette fille Marie, tantôt Christine. Il s'avèrera par la suite qu'elle s'appelle tout bêtement Marie-Christine, mais que ses potes l'appellent Marie et ses parents Christine pour ne pas confondre avec sa mère qui elle même s'appelle Marie-Grâce bien que tout le monde l'appelle Grâce. Allez comprendre...

On passe enfin à table. Une raclette. Ben oui c'est convivial... Ça permet de faire connaissance il parait. En fait ils n'en ont rien à foutre de moi. Ça tombe bien, j'ai pas les idées assez claire pour tenir une conversation qui me fasse honneur.

On me sert une patate et un verre de vin rouge.

Les hommes discutent de choses et d'autres. L'érudit de service nous bassine avec ses voyages. La conversation dévie sur leur fils (le gothique), ils passent environ 30mn à se foutre de sa gueule, parce qu'apparemment il est radin. Heureusement, ça fait un moment qu'il a rejoint ses amis sur MSN.

On me ressert un verre de vin rouge.
Je n'ai plus très faim.
Loïc a perdu 5 kgs.

On remplit les verres en même temps qu'on demande "tu conduis ?" A la fin, plus personne ne sait s'il conduit. Chacun prétend que son conjoint à l'autre bout de la table prendra le volant. De toute façon tout le monde est largement au-dessus de la barre.

Dessert.
Je n'ose pas dire que je n'aimerais pas manger de chantilly, alors tant pis, je me tais et je bouffe la crème.
On me sert un verre d'Amaretto en digestif.
Puis un café.
Puis un autre verre d'Amaretto.
Puis un autre café.

Michaël nous reconduit. A l'arrière, je pose ma tête contre la vitre froide : on voit bien toutes les étoiles ce soir, c'est magnifique. Je me laisse bercer par la route, j'aime me faire conduire. Ca me rappelle quand j'étais petite et qu'on allait manger chez des amis. Quel bonheur de s'assoupir dans la voiture puis de se faire porter jusqu'à son lit douillet et border.
Dis Michaël, tu veux bien me border ?

Au moment de dormir, au sein de mon corps se livre une lutte intense entre l'effet abrutissant de l'alcool et la tension due aux deux cafés. Mon corps est engourdi, je me sens fatiguée mais mes yeux sont grands ouverts et mes sens aux aguets.

Finalement je sombre dans un sommeil qui sera entrecoupé par les ronflements de Michaël et ma sœur qui bouge à côté de moi.

D'ailleurs je ferais bien une sieste.
Ou je reprendrais bien un café.
Ou les deux...

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