mercredi 28 mai 2008

Merci pour

Il ne faut jamais me laisser à moitié bourrée face à un livre d'or, et surtout pas avec un stylo dans la main droite. Ils auraient dû le savoir pourtant... Enfin non, ils ne me connaissent pas encore assez.
Toujours est-il qu'après ça donne n'importe quoi et qu'entre deux commentaires affectueux et bien pensant de la part d'ancien collègues tous présents à ce pot d'adieu, il y a quelques lignes totalement hors de propos écrites à la va-vite par une étudiante. Un livre d'or à presque 50€ merde ! A
vec la couverture en cuir usé genre vieux grimoire, et il faut que j'y foute ma merde au bic noir.
Ça commençait bien pourtant :
  • Merci pour
furent mes premiers mots. Ensuite j'ai bloqué. Le stylo en l'air, le cerveau anesthésié par tout le crémant. Merci pour quoi au juste ? Merci pour tout ? Non c'est trop naze, Merci pour votre patience, quelqu'un l'avait déjà marqué. Merci pour tout ce que vous nous avez appris, en même temps c'est son boulot....
C'est dingue, pourtant j'en écris des choses sur ce blog, et là je coince bêtement sur un livre d'or où il suffit juste d'écrire des banalités mielleuses...

Au bout d'un moment, le regard des gens autour de moi finit par être attiré par mon bic noir toujours en lévitation, et mon air ahuri, telle un élève de cinquième devant une équation du troisième degré. On s'approche, on m'entoure même, on lit par-dessus mon épaule, riant de ma situation désespérée
.
  • Merci pour

Il fallait marquer quelque chose, n'importe quoi, mais vite car des gens s'impatientaient. Comme je n'avais toujours pas d'inspiration, j'ai fini par faire ce que je fais très bien d'habitude : parler de moi e
t me moquer de mon binôme de TP... La honte.

Deux heures après, le ventre et la vessie bien pleins, on avait envie de continuer la soirée. Heureusement, M. avait encore des bières dans son sac. On a donc posé nos fesses devant l'entrée de la fac, une bouteille dans la main chacun, parlant de tout et de rien. La soirée est belle et très chaude : je suis en T-shirt et me crois en vacances.
Nos bières finies sont alignées au centre du cercle que nous formons à cinq, et S. s'amuse à jeter des graviers dans les bouteilles vides, mais comme il fait nuit on n'y voit pas grand chose.
Finalement on se décide à se lever pour finir la soirée ailleurs sur une terrasse près des quais. J. bascule sa tête en arrière et souffle lentement la fumée de sa cigarette par la bouche. Je le regarde, pensive, savourant ces instants si rares où on ne pense plus à rien qu'à notre bien-être égoïste.
Je suis décidément faite pour me vautrer lascivement sur une chaise, un bras derrière le dossier et l'autre tendu en direction de mon verre, la tête penchée et souriant à un beau garçon ass
is en face de moi.

Ce sera seulement chez moi que je prendrai conscience qu'on n'est que lundi et que je devrai me relever dans quatre heures. Pour l'instant je suis juste bien.



4 commentaires:

Anonyme a dit…

Et en définitive t'as écrit quoi sur le livre d'or ???

Monday Morning a dit…

Quelque chose comme "merci pour cette année riche en enseignements qui m'a surtout permis de rencontrer A.(mon binôme de TP), brillant chimiste surtout connu pour son flegme et son esprit d'initiative. Non en fait il est trop nul mais on aura bien rigolé..." ^^

Anonyme a dit…

Ah oui, quand même...

Monday Morning a dit…

Eh oui, je suis très douée pour pourrir les livres d'or...