jeudi 9 avril 2009

Des amis et une planche de bois

Mais arrêtez d'essayer de me consoler ! Ne me dites pas ce que je veux entendre. D'ailleurs je ne veux rien entendre. Il n'y a rien à dire. J'allais bien finir par partir. Ce qui me réconforte, c'est que mes amis ne sont pas faux-culs : avec eux pas de "on s'appellera" ni "on se fera des week-ends à Paris". Ils n'y font pas allusion, et profitent du fait que je sois encore dans le coin pour me voir. Ils sont contents, et se contenteront des fois où je serai dans le coin.
En voulant rattraper son billet de 20 € balayé de la table par une bourrasque, F. m'asperge d'une bonne partie de sa bière rouge et poisseuse parfumée à la cerise. Le liquide collant coule le long de la table pour s'engouffrer dans mon sac à main et imbiber mon porte-monnaie mais je ne m'en rendrai compte qu'en rentrant chez moi. Pour l'instant je profite du soleil et je suis sereine car heureuse de voir mon amie. Je puerai la bière dans tout le cinéma mais j'ai déjà vécu pire.


J'ai connu une fille que je n'oublierai jamais car c'était mon modèle absolu de la cool-attitude (indépendante, sensuelle, naturelle, fort caractère, inaccessible etc...) Cette fille n'avait pas de point d'attache, elle pouvait déménager presque du jour au lendemain selon son envie et les boulots qu'elle dénichait ici ou là. Lorsque je l'ai rencontrée pour la première fois, sûrement déjà un peu pétée, cette fille m'a garanti que je ressemblais terriblement à sa cousine, et nous avons donc commencé à nous appeler mutuellement "cousine". Je passe sur le fait que cette fille me fascinait, et que j'enviais sa spontanéité, son aura naturelle blablabla moi qui suis si terne blablablabla. Bref, cette fille trimballait dans ses affaires une planche de bois, à peu près 1m sur 50 cm, sur laquelle figuraient des petits mots des différents amis ou relations qu'elle s'est faits à travers ses voyages.
Moi-même, le cerveau complètement chamboulé par les différents produits que j'avais bus, fumés et surtout snifés chez elle une nuit d'hiver, j'y ai apposé ma signature précédée d'une déclaration d'amour.
C'est ainsi que j'ai, pour la première fois de ma vie, osé exprimer mes sentiments. Et il a fallu que ce soit sous la forme d'un pâté ressemblant à un "Je t'aime, cousine !" sur une planche en bois, et sous l'effet d'un taux anormalement élevé de sérotonine et de dopamine dans le corps. J'ai dû écrire ces mots vers 4h du matin. A midi, la honte m'avait déjà envahie. Heureusement, la fille idéale n'y a jamais fait allusion par la suite. D'ailleurs elle n'a pas tardé à se barrer de la ville, presque sans prévenir, emportant certainement la fameuse planche dans ses affaires.

Cette idée de planche m'est restée, et bien que je n'aie l'intention de ne m'installer que 500 km plus à l'ouest, j'ai bien envie de faire de même, demander à mes amis et connaissances de signer sur un bout de bois... Je la poserai dans un coin de mon minuscule appart, les gens qui passeront chez moi la regarderont, et peut-être qu'un jour l'un d'entre eux sera assez désinhibé pour y graver une déclaration d'amour dont il aura honte quelques heures après. Et je serais heureuse.

4 commentaires:

ultimate a dit…

c'est une chouette idee.
et puis, paris c pas la mort, c meme plutot tres chouette!!!

ultimate a dit…

au fait j'ai suivi tes conseils, j'ai commence dexter....j'entame la saison 3, c formidable, j'adore

La Bloub a dit…

Paris, c'est un peu la mort du porte monnaie, quand même. Et du bronzage, (mais ça tombe bien, moi perso j'aime pas bronzer)

Monday Morning a dit…

En même temps, l'Alsace c'est pas non plus le top pour le bronzage... Je crains surtout pour mon porte-monnaie avec les prix du loyer, mais je me réjouis quand même pour les sorties.