Hier j'avais rendez-vous dans un bar près du campus pour boire un verre avec celui que j'appellerais mon "meilleur ami" depuis le lycée. J'ai donc traversé tout le campus, jetant des regards attendris et nostalgiques vers les étudiants prenant le soleil et fumant des cigarettes roulées "Fleurs du pays". Les membres de l'amicale de chimie avaient déjà sorti la colonne de bière à 15h et s'employaient à la descendre tout en commentant les cours ou en imitant leurs profs. Au fil des différents bâtiments du campus que je longeais, des souvenirs jaillissaient et me faisaient sourire malgré moi. Ainsi me sont revenues en mémoire mes longues journées enfermée dans un laboratoire de chimie, oscillant entre le fou rire et les larmes lorsque j'obtenais, au terme de la dizaine d'étapes du fastidieux protocole de synthèse, une substance indéfinie proche du gloubiboulga qui passait intégralement à travers les trous de mon filtre Büchner dans un bruit de succion tandis que mes voisins récupéraient de magnifiques cristaux dans leur filtre.
D'autres souvenirs de séances interminables d'optique, enfermée cette fois dans les pièces plongées dans le noir alors que le soleil de juin réchauffait la pelouse du parc d'à côté où j'aurais bien aimé bronzer. Ah l'optique, les délires avec ma binôme de travaux pratiques, les acrobaties de mon camarade dans le noir (n'y voyez aucune allusion salace, je parle de véritables acrobaties dignes d'un spectacle de cirque). Puis l'UFR de mathématiques : je visualisais encore parfaitement notre (ténébreux et sexy) professeur de travaux dirigés de géométrie et ses fameux "Plan Q" et "point G" qui nous faisaient toujours autant marrer même post-Bac. Et ce gentil prof d'informatique qui tentait de nous faire créer des petits programmes sans queue ni tête (du moins pour moi) avec Mapple…
Enfin je suis arrivée à la terrasse du bar où j'ai attendu mon ami qui est arrivé une dizaine de minutes plus tard pour me tirer enfin de mes rêves. Quatre heures à discuter à bâtons rompus, quatre heure de pur plaisir, de confidences, de retour en arrière sur notre passé, nos aventures et nos projets. Quatre heures à refaire le monde sans voir le temps passer. J'ai enfin trouvé quelqu'un à qui je peux tout confier, quelqu'un face à qui je me mets à nu en toute confiance et sans avoir peur d'être jugée. Il m'a d'ailleurs raconté un rêve étrange : il était à l'opéra et dans son rêve il a eu la révélation du siècle, celle d'aimer passionnément l'opéra. Une sorte de découverte subconsciente. Depuis il a envie d'y aller. Ce phénomène m'a interpelé, le fait de prendre conscience de quelque chose grâce à un rêve.
Ainsi cette nuit, après l'agréable soirée passée en sa compagnie, j'ai rêvé que je tombais amoureuse de lui, qu'après avoir dormi et couché ensemble on était enfin heureux tous les deux. Pour la première fois je ressentais ce sentiment amoureux qui m'est pourtant étranger. Et ce matin, sentant encore de "vrais bras autour de moi"* c'est avec la sensation d'avoir eu moi aussi la révélation du siècle que j'ai émergé : c'est une évidence que l'on est faits pour être ensemble. Cette nuit j'étais amoureuse de lui ce qui est très étrange puisque jamais je ne l'avais envisagé et que depuis sept ans je l'ai toujours considéré comme un ami. Pourtant cela devait bien être niché quelque part dans ma tête puisque je l'ai rêvé.
Toutefois après les plombes, habituelles en vacances, nécessaires à émerger totalement, j'ai rejeté l'idée pourtant extrêmement séduisante en rêve, mettant ceci sur le compte d'un moment de faiblesse et de la longue période de vide sentimental et de manque d'affection que je traverse en ce moment. Cette sensation de plénitude que j'ai confondu avec de l'amour s'est lentement évaporée au fur et à mesure de ma journée, laissant place à de la lassitude. N'empêche que je donnerais beaucoup pour pouvoir vivre ce rêve, peu importe l'autre protagoniste.
*Voir paroles de The Smiths
D'autres souvenirs de séances interminables d'optique, enfermée cette fois dans les pièces plongées dans le noir alors que le soleil de juin réchauffait la pelouse du parc d'à côté où j'aurais bien aimé bronzer. Ah l'optique, les délires avec ma binôme de travaux pratiques, les acrobaties de mon camarade dans le noir (n'y voyez aucune allusion salace, je parle de véritables acrobaties dignes d'un spectacle de cirque). Puis l'UFR de mathématiques : je visualisais encore parfaitement notre (ténébreux et sexy) professeur de travaux dirigés de géométrie et ses fameux "Plan Q" et "point G" qui nous faisaient toujours autant marrer même post-Bac. Et ce gentil prof d'informatique qui tentait de nous faire créer des petits programmes sans queue ni tête (du moins pour moi) avec Mapple…
Enfin je suis arrivée à la terrasse du bar où j'ai attendu mon ami qui est arrivé une dizaine de minutes plus tard pour me tirer enfin de mes rêves. Quatre heures à discuter à bâtons rompus, quatre heure de pur plaisir, de confidences, de retour en arrière sur notre passé, nos aventures et nos projets. Quatre heures à refaire le monde sans voir le temps passer. J'ai enfin trouvé quelqu'un à qui je peux tout confier, quelqu'un face à qui je me mets à nu en toute confiance et sans avoir peur d'être jugée. Il m'a d'ailleurs raconté un rêve étrange : il était à l'opéra et dans son rêve il a eu la révélation du siècle, celle d'aimer passionnément l'opéra. Une sorte de découverte subconsciente. Depuis il a envie d'y aller. Ce phénomène m'a interpelé, le fait de prendre conscience de quelque chose grâce à un rêve.
Ainsi cette nuit, après l'agréable soirée passée en sa compagnie, j'ai rêvé que je tombais amoureuse de lui, qu'après avoir dormi et couché ensemble on était enfin heureux tous les deux. Pour la première fois je ressentais ce sentiment amoureux qui m'est pourtant étranger. Et ce matin, sentant encore de "vrais bras autour de moi"* c'est avec la sensation d'avoir eu moi aussi la révélation du siècle que j'ai émergé : c'est une évidence que l'on est faits pour être ensemble. Cette nuit j'étais amoureuse de lui ce qui est très étrange puisque jamais je ne l'avais envisagé et que depuis sept ans je l'ai toujours considéré comme un ami. Pourtant cela devait bien être niché quelque part dans ma tête puisque je l'ai rêvé.
Toutefois après les plombes, habituelles en vacances, nécessaires à émerger totalement, j'ai rejeté l'idée pourtant extrêmement séduisante en rêve, mettant ceci sur le compte d'un moment de faiblesse et de la longue période de vide sentimental et de manque d'affection que je traverse en ce moment. Cette sensation de plénitude que j'ai confondu avec de l'amour s'est lentement évaporée au fur et à mesure de ma journée, laissant place à de la lassitude. N'empêche que je donnerais beaucoup pour pouvoir vivre ce rêve, peu importe l'autre protagoniste.
*Voir paroles de The Smiths
1 commentaire:
Je connais un genre de rêve similaire. Je les trouve très troublants, des fois, ça m'est arrivé avec une amie, et puis tout comme toi, petit à petit, la relation réelle et ses limites se sont substituées à cette sorte de douce ouverture à l'autre. D'autres fois, ça m'est arrivé avec une fille que je ne connaissais que très peu et avec qui je suis très peu lié. Une scène du genre où j'étais allongé sur une sorte de mur, elle assise, et moi la tête sur ses genoux, elle me caressait le visage et on se demandait avec une tendresse désarmante où on en était, si on était heureux dans nos vies "réelles" respectives, séparées, comme si on était conscient que ce n'était qu'un rêve.
Cela m'est même parfois arrivé de faire ce genre de rêve avec quelqu'un que je ne connais pas, et il y a toujours cette impression de relation sereinement tendre.
Ces rêves me fascinent. Ils me donnent l'impression d'avoir l'occasion de voir la personne par delà les filtres de mes peurs, de mes interdits, de mes idées pré-conçues ou mes tabous, et contrairement à ce que j'ai tendance à imaginer, ça ne donne pas de ma part un comportement débridé, de désinhibé, bien au contraire, ça donne une sorte d'ouverture sincère, tendre et sereine, où l'on ne fait d'une certaine manière plus qu'un, sans que ça fasse cul cul la praline (du moins sur le moment).
Dommage qu'au réveil on ait eu l'impression de s'être fait arnaquer par notre inconscient. Il nous reste au moins la certitude qu'une telle relation est, au moins en théorie, possible.
Enregistrer un commentaire