mercredi 11 juin 2008

Explosion is the sky

Mon ventre va exploser. Je le sens. Hier encore S. me rappelait qu'on avait quelque chose comme dix mètres d'intestin grêle. Dix mètres einh...
Déjà à l'école primaire je souffrais régulièrement de maux de ventre violents et contre lesquels tous les médicaments s'avéraient inefficaces.
Une crampe soudaine me reprend alors que j'écris ces mots. Ça commence près du nombril, et la douleur lancinante se répand jusqu'à me donner la nausée. Cette douleur est toujours la même au fil des années. Je la connais par cœur. Généralement ça va, ça vient, jusqu'à ce que ça soit tellement insupportable que je cours vomir aux toilettes.
Et après, ça va mieux. Comme le calme après la tempête, je peux me recoucher et être sure de dormir sereine quelques heures jusqu'aux prochaines terribles crampes. Ce sont ces rares moments que j'ai appris à apprécier. L'absence de douleur, le contraste avec les minutes précédentes au cours desquelles je me tordais de douleur dans mon lit, le front en sueur, les larmes aux yeux.

On va me traiter de masochiste, mais je suis sure que des fois ça vaut le coup d'avoir bien souffert pour simplement connaitre la paix. N'est-ce d'ailleurs pas cet état que recherchent les grands sportifs ? Je connais plus d'un mec qui adore suer comme une bête sur un vélo en plein été, et grimper des côtes rien que pour le plaisir de la redescendre ensuite fouetté par le vent. Pourquoi se compliquer la vie ? Moi je dis, un bon mal de ventre....

D'ailleurs je semblais tellement souffrir que les médecins avaient peur qu'il ne s'agisse d'une crise d'appendicite. Ça m'arrivait surtout le soir. C'était un tel tralala que mes grandes sœurs ont même écrit il y a une dizaine d'années un poème à ce sujet, dont je me souviens encore :

"
La nuit, quand je t'entends vomir
Je n'ai pas envie de rire
Mais plutôt de me rendormir".
Tu parles d'artistes... C'est beau la compassion entre sœurs.

Puis sont apparus ces cauchemars récurrents. Je suis sur les toilettes et je perds des morceaux de mon gros intestin dans la cuvette. Je prends une douche et c'est mon intestin grêle qui se fait la malle par la bonde....

Des années plus tard, résignée, je sais qu'il n'y a rien d'autre à faire que d'attendre plus ou moins allongée dans mon lit. Attendre que ça passe. Peut-être aller vomir de temps en temps.
Au début je croyais encore en le pouvoir de la médecine. J'ai TOUT essayé. Une fois j'étais tellement mal que j'ai pris en une fois un cocktail de médicaments tous préconisés contre le mal de ventre. J'ai gobé cinq gélules d'un coup. Évidemment, je vomissais le tout dix minutes après.
On a cherché toutes les causes possibles de cet enfer. Peut-être que j'ai bu de l'eau trop froide après un effort. Ou de l'eau trop chaude ? Mangé trop vite ? Avalé trop d'air ?

Puis finalement on est devenu blasé. Qu'est-ce qu'elle a ? Oh, un "mal de ventre explosif", oui car c'est ainsi que j'ai baptisé ce phénomène étrange il y a déjà des années...



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