samedi 11 octobre 2008

Blanc et rouge

Eh merde, qu'est-ce que je fais encore chez moi ? Je devrais plutôt être dans une salle où il fait noir, avec du son trop fort qui me rendra sourde avant l'âge.
Un martini, aucun effet. Un deuxième martini, blanc, rouge, blanc, rouge, j'essaye au moins de trouver un équilibre quelque part.
L'autre matin, je me suis assise en face d'un beau gosse dans le bus. Le genre de mec chemise blanche sous pull gris, godasses légèrement pointues, cheveux bruns trop longs, teint hâlé. Je me dis que j'adorerais lui apporter un café le matin.
Je ne sais même pas pourquoi je pense à ça, mais c'est tout ce qui m'est venu à l'esprit. Quelques secondes après, je réalise que c'est pitoyable, cette histoire de café. Ça me fait sourire. En sortant du bus, j'ai presque envie de le suivre, je m'imagine lui courant après, une cafetière à la main et oublie l'idée. Je poursuis ma route vers le deuxième transport en commun. En une journée il m'arrive de me taper 2h30 de transports en commun entre bus, train, tram...
C'est paradoxal mais j'ai l'impression de ne plus trop exister. Je ne parle plus à beaucoup de gens, je rigole beaucoup moins dans une journée. Je suis souvent préoccupée. La rencontre avec les gens me manque. Et en plus, comme je me laisse à nouveau pousser les cheveux j'ai une coupe de merde. Je me suis fait une raison : je n'aurai jamais de crête rouge.
De toute façon, c'est bon, c'est plus la peine de rêver. Moi qui croyais être "originale" ou tout au moins un peu plus originale que mes deux sœurs-chiantes-et-conventionnelles je dois bien admettre que je suis tout aussi chiante qu'elles. Le petit vent de révolte qui avait soufflé un temps est à présent essoufflé. Ou c'est qu'elle est, ma bouteille de Martini ? J'en étais au rouge ou au blanc ? Chais plus.
Ah oui, je sais, je suis quand même plus originale qu'elles, parce que moi je picole.
Tu parles d'une "créative" comme disait ma mère. "Tu devrais écrire, je l'ai toujours dit". Hahaha... Bonne qu'à rêvasser dans son coin sans rien faire, ouais.
Putain, je me fais honte, aucune initiative, que dalle. Le vide intersidéral. Avec ma nouvelle belle éraflure sur le ventre. Maintenant il y a une croûte mais ça ne pique plus.
En ce moment je dors bien. La "fatigue saine" comme disait S. la dernière fois que je l'ai croisé au bar. Qu'est-ce qu'il en connait de ce qui est sain, lui ?!
Tout ça, ça fait chier, je vais me coucher pour oublier, tiens. Bonne nuit mes amis blanc et rouge.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

"Je me suis fait une raison : je n'aurai jamais de crête rouge."
j'adore cette phrase.

pas besoin d'avoir une crête rouge pour avoir une vie intéressante et "originale". en fait, mieux vaut ne pas avoir de crête ;-)