dimanche 21 septembre 2008

Courir après des culs

C'est le matin.
Je suis dans la salle de bains, encore en sous-vêtements lorsque je m'aperçois qu'il est déjà largement l'heure. L'heure de filer d'urgence. Alors j'enfile mon pantalon, un pull, j'embarque mon sac, je dévale les escaliers, j'aggripe ma veste, je plante mes pieds dans mes pompes et, les lacets défaits, je fonce dans la rue en petites foulées. N'ayant aucune endurance je ralentis quelques mètres plus loin, rouge et suffocante dans la montée, martelant le sol tout pieds devant dans la descente.
Encore un bout de chemin et j'arrive au coin, je sais que j'ai une chance sur deux de voir le bus pointer le bout de son nez de l'autre côté du virage.
Comme tous les matins, je cours après le cul du bus.

J'ai toujours couru après des culs de toute façon. Des culs de bus, des culs de trains, un gros cul d'avion qui a failli m'échapper une fois.
Le mien me suit toujours, avec une certaine fidélité malgré le mépris que je lui voue, mais bizarrement personne ne court après.

3 commentaires:

postmodernism a dit…

cette note est geniale!!

a croire qu'on passe notre vie a courir apres des culs en attendant qu'on court apres le notre, de cul....

Anonyme a dit…

déjà savoir après quoi on court c'est pas si mal...

Monday Morning a dit…

L'idéal serait de ne plus courir, mais je crois que ce n'est pas dans ma nature...