samedi 8 mars 2008

i thought i was someone else someone good

Encore une journée agitée.

Le cerveau encombré de formules, je rêve que je rêve, j'essaye de m'endormir, je lutte pour me sentir partir, plonger, m'enfoncer mais je ne parviens qu'à m'enfoncer plus profondément dans les remords, la frustration, le dépit, l'énervement contre soi-même.
A cran....

La salle d'examen est immense, il y a comme des boites à chaussures tout en haut d'une étagère. J'en profite pour repérer où sont les toilettes, il faut traverser toute la salle de conférence, pour emprunter un couloir rouge sang. Il y a une chaise emmêlée dans des cordes et dont les pieds sont fixés au mur, une étrange chaise peinte en blanc qui lévite sur ce mur rouge sang. Je souris.

Plus tard dans la soirée, à l'hôpital, les murs seront roses. Toujours cette odeur désagréable, entre la soupe et le latex dans les couloirs, c'est oppressant. Ça donne envie d'aérer en grand, mais c'est impossible. Les sacs poubelles bleu clair débordent de gants usagés, de compresses, d'emballages, on croit voir des taches de sang mais c'est peut-être notre imagination...
F. est allongé sur le lit aux draps trop bien tirés, il n'a pas le droit de se lever. Un truc en plastique où il peut pisser est posé à côté de lui.
F. est trop grand pour son lit, il touche la barre en métal avec ses orteils. On lui a apporté un lapin en chocolat. C'est bizarre de le voir tout raplapla ce grand gaillard de 21 ans.
Il est branché sur une espèce d'oscilloscope qui mesure ses constantes. On s'amuse avec son rythme cardiaque. Tiens, t'es passé à 57 ! Ahaaa c'est la jolie infirmière qui t'a fait remonter à 72 !
Son cardiologue arrive, on doit le laisser.

Je me pose enfin à la maison à 21h. Le temps de faire mourir madame Bovary et je sombre enfin dans ce sommeil que je cherchais tant alors que rien n'était encore joué.

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