samedi 26 juillet 2008

Un coup

  • "Salut ! Si t'es libre ce week-end, on peut peut-être boire un coup, ou pédaler un coup à travers la campagne, ou tirer un coup..."

Non, je ne peux quand même pas lui écrire ça... Il va s'enfuir en courant, le pauvre, et ce n'est pas vraiment ce que je veux. Mais qu'est-ce que je veux au juste ? J'essaye de me convaincre que je ne veux rien, que je ne dois rien attendre de ce nouvel ami qui est de surcroît déjà pris. Mais malgré tout, mes pensées me ramènent toujours à lui. C'est de la pure torture.
Je ne sais plus quoi faire : si je le vois, il est tellement gentil que ça me fait du mal de le savoir rejoindre les bras de quelqu'un d'autre, et si je ne le vois pas, je me languis de lui. Alors je me répète en boucle "c'est un ami, c'est un ami, c'est un ami, ouiiiiinnnnn c'est seulement un ami, c'est un ami...." avant de me forcer à penser à autre chose.

  • "Salut ! Si t'es libre ce week-end, on peut peut-être se voir pour que tu me dises clairement qu'il n'y a rien entre nous, je t'assure que ça me rendrait service"

Bordel.

  • "Salut le sportif ! Si t'es libre ce week-end tu peux peut-être passer chez moi, pour faire du vélo ou se balader à travers champs (ne t'en fais pas, je n'ai pas l'intention de te violer entre les maïs)"

Non plus, c'est pas possible, je ne peux pas me contrôler deux minutes.... Même mes SMS se barrent en couilles. Encore un message que je n'enverrai pas, ni n'enregistrerai dans les Brouillons.
C'est désespérant. En plus, si je le harcèle il va se douter de quelque chose. En même temps, si je ne le relance pas, ce n'est pas lui qui fera spontanément un saut chez moi, même si je lui ai dit une bonne centaine de fois "Mais quand tu veux, y a pas de soucis, tu passes à la maison, c'est cool, nickel, top super méga génial (épouse-moi)".

J'ai l'impression que je fais des efforts, mais que je n'ai aucun retour. C'est comme pour mon prof de fac : dans l'enthousiasme de l'après résultat du Capes, j'ai enfin trouvé l'inspiration que je n'avais pas eue précédemment pour signer son livre d'or, et je lui ai donc écrit un très long mail élogieux et je dois l'avouer, plutôt bien torché. J'en étais assez fière, et j'ai mis un bon moment à le corriger et le peaufiner. Tout ce qu'il a réussi à me répondre c'est "Merci pour ton petit mot : il est très sympa et plein de bon sens. Bon vent pour la suite"

Génial ! Ohlala quelle joie d'apprendre que je suis "pleine de bon sens" ! Mais ça veut dire quoi ça, merde ?! C'est horrible... Plus insignifiant tu meurs, ce genre de compliment ça me donne juste l'envie de me tirer une balle dans la tête.

Lui aussi, il trouve que je suis une fille sympa et pleine de bon sens ? Après toutes ces heures à marcher en ayant des conversations tantôt profondes tantôt surréalistes, tout en étant souvent intimes, je pense plutôt qu'il a compris que ça ne tournait pas bien rond quelques fois. Ça doit être ça qui l'a poussé à chercher ma compagnie au début, quelque part je devais l'intriguer.
Mais parfois j'ai peur de l'effrayer avec mes foutues théories, mes paroles insatiables, mes mots, ma logorrhée éternelle et incohérente. Souvent, quand je sens que je vais trop loin, je m'interromps pour m'excuser. "C'est rien, t'es dans ton délire"
Et tout est résumé.
Je suis dans mon "délire". Et ça me bouffe la vie.


3 commentaires:

postmodernism a dit…

bon entre toi et candy, y'a de quoi me redonner le sourire!
apres juste un sms en disant 'on va se boire un coup?' est plutot pas mal (et y'a 'coup' dedans!)

julie ultimate

Anonyme a dit…

le violer "entre les maïs". le détail qui tue.

anakin a dit…

Pardon. Je vous avez délaissé.